Venise! J’aime cette ville où c’est encore un taxi-bateau à moteur que nous prenons avec nos bagages pour nous rendre de l’hôtel au port d’embarcation de notre croisière. Je raffole de la vive allure à laquelle nous allons sur le Grand Canal, autoroute en eau!
Rendus au port, j’apprécie l’impressionnante structure d’accueil de Celebrity Cruises. La compagnie prend soin de fournir d’avance à ses clients les étiquettes pour leurs valises. Un jeune homme portant un badge d’identification “Celebrity Cruises” récupère nos bagages sitôt que nous accostons et nous annonce que nous les retrouverons dans la soirée, dans notre chambre. Dès onze heures du matin, Adrien et moi embarquons très détendus sur l’immense paquebot Constellation de cette compagnie. Déjeuner à bord, obligatoire exercice de drill, avant le départ prévu pour quatre heures trente de l’après-midi.
Le capitaine italien Vittorio Cantù nous souhaite la bienvenue et nous invite à voir le bateau sortir de la ville à partir de l’une de ses terrasses. Il nous dit qu’il est toujours spectaculaire de sortir d’une ville ou d’y entrer en bateau.
Au moment de dire au revoir à Venise, Adrien et moi allons donc sur une terrasse à l’arrière du navire. Et nous voilà subjugués par la beauté du tableau. Laisser Venise en bateau, c’est assister à un défilé de la ville dans toute sa splendeur. Je veux à jamais garder ce souvenir : moi immobile admirant ces immeubles et ces canaux qui se pavanent pour moi…. La beauté de cette scène dépasse l’imagination. Au centre de trois cent soixante degrés de splendeur, je suis moi-même surprise de l’émotion qui m’étreint. J’ai les yeux embués de larmes et le silence profond qui règne autour de moi me fait savoir que la foule qui m’entoure est émue comme moi.
Adrien reste sans voix. Nous échangeons de temps à autre des regards pour nous assurer que nous percevons les mêmes choses. Je me sens un personnage que l’on a invité à se promener dans des toiles de Canaletto. Je suis contente de ne pas être à l’âge de ressentir la pression de cette décade, celle de partager immédiatement des photos sur les réseaux sociaux, à la recherche de “likes”, mais je veux quand même capter avec ma caméra tout ce que je vois. Je suis consciente que mes photos ne feront pas justice à ce moment fantasmagorique que j’ai le privilège de vivre!
Je ferai voir mes photos à ma famille, à mes amis… mais je suis sûre que mon mari et moi n’arriverons pas à faire ressentir l’émotion de cet instant inoubliable qui, comme toute bonne chose, a une fin.
L’heure du dîner arrive et nous choisissons de faire une réservation dans l’un des restaurants du bateau, le Tuscan Grill, au lieu d’aller au buffet. La livraison des valises prenant du temps, il est permis le premier soir d’y aller en tenue décontractée, mais les autres jours, le code vestimentaire deviendra plus strict. Les hommes seront tenus de porter un pantalon long et les femmes devront être élégamment mises.
Le personnel accueillant contribue à rendre le dîner agréable et, quand arrive l’heure d’aller dormir, nous nous réjouissons déjà à l’idée que le lendemain, nous serons à Dubrovnik, en Croatie, sans avoir à faire et défaire une mallette ou nous rendre à un aéroport. Le charme d’une croisière réside dans le fait de voyager avec son hôtel. Quel luxe !