C’est aujourd’hui le mariage de Cloé et Geoffrey et chacun de leurs hôtes est traité en invité de marque ! Les mariés ont tout planifié.
Par exemple, pour moi qui souhaite me faire belle, on m’a confirmé un rendez-vous dans une grande salle du deuxième étage de l’hôtel, transformée pour l’occasion en salon de coiffure et de maquillage. J’y apprécie le service de nombreuses jeunes esthéticiennes s’appliquant, avec gentillesse et bonne humeur, à embellir les parentes et amies du couple qui, ce soir, va s’unir pour la vie.
Certains jeunes, attirés par les sensations fortes, choisissent d’aller glisser sur une tyrolienne placée non loin de l’hôtel. Cela se fait sur réservation et, là encore, Cloé avait d’avance coordonné l’activité. Elle a même pensé au bus pour le transport, de l’hôtel au point de départ de ce « zipline ». C’est l’exercice que Stéphie a choisi de faire et elle accompagne ses neveux, Mathias et Andreas, dans cette aventure. Ils en reviennent enchantés, sauf que les jumeaux estiment qu’on aurait dû leur permettre de faire la traversée plusieurs fois au lieu d’une seule. Ils sont quand même très contents de leur matinée ! Après la tyrolienne, Zohair et Ludovic organisent, sur un terrain en face de l’hôtel, un match de football auquel enfants, jeunes et adultes participent. Il y a de l’ambiance, un bon esprit d’équipe et c’est super !
Le lac Bled est, dit-on, un des plus beaux endroits de la Slovénie avec son château et son église sur une île. Certaines personnes s’organisent pour y aller parmi lesquels Sylvie, Herbert, Adrien, Alejandra et Luc Arthur.
Après le football, mes petits-enfants me rejoignent ; ils ont faim après s’être beaucoup dépensés. Nous allons chercher de quoi manger. Nous rencontrons ma sœur Catherine, Robert son mari et leur fille Léonie, Pascale, une autre de mes soeurs, sa fille Victoria et son boyfriend, Tyler, également à la recherche d’un restaurant. Au sein de la grande propriété de l’hôtel, nous trouvons finalement un coin sympathique où sont servies des spécialités slovènes que nous apprécions, mais dont nous oublions bien sûr les noms. Andreas souligne qu’il aimerait bien manger encore une fois dans sa vie ce qu’il décrit comme des saucisses hamburgers. Dans ce restaurant relax, placé sur une grande pelouse, nous sommes assis sur des bancs, mais Pascale, Catherine, et moi sommes impeccablement coiffées et maquillées. Nous faisons attention à ne pas laisser une brise nous décoiffer et Catherine essaie même l’impossible exploit de ne pas avoir à remettre du rouge à lèvres, parce qu’elle aime beaucoup la couleur qu’on lui a mise et qu’elle ne la possède pas dans sa trousse de maquillage.
Ceux qui sont allés au lac Bled prennent du temps pour revenir. Je remarque qu’un certain nombre d’invités sont montés dans leur chambre pour s’habiller. Cela crée un peu de suspens. Sylvie et Herbert n’ont pas pensé à laisser la clef de leur chambre dans laquelle se trouvent les vêtements de Mathias et Andreas qui devraient s’habiller avec moi. Le concierge de l’Hôtel finit par nous aider à entrer dans la chambre et ces messieurs revêtent leurs habits de fête. Les visiteurs du Lac Bled reviennent tous enchantés et enthousiastes. Ils pensent que, quand nous regarderons leurs photos, nous regretterons d’avoir fait un choix différent. Mais maintenant le temps presse. Le départ des bus se fait dans trente minutes. Nous parlerons plus tard de nos différentes expériences de la matinée. Pour le moment, il s’agit d’être prêt à quatre heures.
À cette heure précise, deux grands bus nous attendent sur le parking de l’hôtel pour nous déposer à l’endroit où auront lieu la cérémonie et l’échange de vœux. La Slovénie est un pays qui offre des paysages de rêves. Après avoir longé les rives d’un merveilleux lac autour duquel les gens se dorent au soleil, nous sommes déposés dans un parc fantasmagorique : une immense pelouse plate d’un vert éclatant, bordée de grands conifères, avec, en arrière-plan, des montagnes d’une beauté exceptionnelle comme on en voit un peu partout en Slovénie. Quel décor pour un mariage ! Pour indiquer le lieu de la cérémonie, deux poutres sont plantées au sol et en soutiennent une autre transversale. Un beau bouquet d’hortensias et de roses blanches décore en hauteur l’une des jonctions de ces poutres. Au bas de ce poteau, un tonneau peut servir de table. Dans un décor naturel aussi spectaculaire, il n’est point besoin d’artifices. La nature nous laisse jouir de sa beauté. Des chaises « Chiavari » blanches, imitation bambou, sont placées en face, symétriquement, des deux côtés d’une allée où passera le cortège du mariage.
Décor spectaculaire du mariage
À gauche, on a pris soin de nous dresser un bar et des tables offrant des hors-d’œuvre sur des nappes blanches. Puisque le soleil ne s’est pas encore couché, cet espace est protégé par de grands parasols blancs. D’autres tables, drapées de tissu blanc et à hauteur du bar, sont placées pour le confort des invités qui peuvent s’y appuyer ou y déposer leurs verres. Tout le monde est beau et tiré à quatre épingles : les hommes sont élégants dans leurs costumes sombres rehaussés de belles cravates ou de noeuds papillons. Les femmes sont à leur top, bien coiffées et maquillées, portant des robes qui les flattent et des accessoires qui apportent une touche chic à leurs tenues. Je répète tout le temps : « La Jeunesse est belle ! ». Elle représente l’avenir, elle est dynamique, elle sait se mettre en valeur et a de l’assurance. Autour de moi, tout le monde est beau. Léonie, ma nièce, dans sa jolie robe rose, ses cheveux lissés, son maquillage parfait pour ses seize ans, est radieuse. Ma fille Sylvie, dans sa belle robe de dentelle noire posée sur une doublure de couleur chair, est rayonnante au bras de son mari Herbert. Je suis contente de voir sur le visage d’Alejandra l’expression de bonheur qu’exhibent souvent les femmes qui portent la vie en elles. L’élégance de Sandrine, jeune dentiste amie de Cloé, attire les regards qui, du coup, prêtent attention à l’admiration que lui voue son sympathique copain Olivier. Mon amie Sofia est radieuse dans sa robe d’un rose vif éclatant. Ma sœur Pascale a su trouver la robe qui sied à ce site de rêve : une robe longue, coupée à la taille garnie d’une grande ceinture mauve, confectionnée dans un imprimé multicolore sur fond jaune, des manches trois quart, un décolleté en grand V orné d’un liseré de galon noir et blanc se prolongeant jusqu’au sol en bordant les deux côtés de la couture du milieu fendue au genou. Trois jeunes vêtues de noir offrent chacune charme et cachet : Victoria est en robe longue, les épaules dégagées et les bras couverts de grandes manches en cloche. La longue robe noire de Stephie présente un décolleté plongeant dans le dos que ses cheveux longs, retenus dans un beau chignon, permettent d’apprécier. Il y a de la distinction dans la robe courte, croisée en avant, de Kristia et ornée d’un drapé retenu par l’ourlet au niveau des genoux. Ma filleule Mirabel a choisi du rose pâle : avec ses cheveux tirés qui laissent ressortir ses boucles d’oreilles de diamant, elle est féminine et gracieuse. Et dans ce glorieux décor circulent des dames en robes rouges étincelantes : Élisa, Sybille, Katherine, Livia, Coraline, Samantha, Stéphane (Latortue), Vanessa et Maritza rivalisent ainsi de distinction dans cette couleur festive !
Les petites filles sont adorables avec leurs robes blanches aux blouses de dentelles et jupes de tulle, ainsi que leurs couronnes de fleurs blanches sur la tête. Je ne me lasse pas de les regarder : Bérénice, Gabrielle, Béatrice et Maïa sont jolies à croquer.
Les petits garçons, Mathias, Andreas, Luca, Thiago, Adam, Sami et Yanis ont des allures d’hommes dans leurs pantalons gris, chemises blanches, bretelles et noeuds papillons gris. Même leur port semble être devenu brusquement séducteur.
Nous causons, nous nous retrouvons, nous nous complimentons, coupes de champagne et bouchées fines en main, dans ce site extraordinaire !
La sympathique Aida Kadič, planificatrice de mariage, aux cheveux blonds joliment coiffés avec une tresse française en demi-cercle sur l’avant de la tête, invite le public à s’asseoir pour que la cérémonie de mariage commence.
Le cortège s’ouvre avec les quatre mignonnes filles d’honneur et les sept adorables petits garçons. Stéphane, dans une belle robe champagne, accompagne son fils Geoffrey. Ma sœur Dominique, bien coiffée et maquillée, dans une robe de dentelle bleu marine, est éclatante et défile au bras de Thony, le père de Geoffrey. La mariée clôt le cortège, seule, glorieuse, merveilleuse, resplendissante de bonheur.
Toute cérémonie de mariage est touchante. Celle-ci ne fait pas exception à la règle. Les échanges de vœux sont beaux et on les sent profondément sincères. La petite Gabrielle de neuf ans, fille d’honneur, n’est pas seulement jolie. Elle touche l’assemblée entière, quand elle lit, dans un anglais parfait et avec beaucoup de maturité, le texte « Duet » de Selina Jobbins. On distribue dans la foule de grandes poignées de riz à lancer sur les mariés quand ils passeront dans l’allée après la cérémonie. Geoffrey est originaire de la Palestine, pays où ce geste appartient à la tradition. Que c’est beau de voir un nouveau couple, soudé pour la vie, défiler heureux devant parents et amis contents de les baigner de riz, moyen simple de leur faire savoir que nous leur voulons du bien, que nous voulons attirer sur eux prospérité et fécondité !
Nous reprenons le bus pour retourner à l’hôtel où se tiendra la réception du mariage. Un cocktail nous est offert sur la terrasse qui offre en arrière-plan ces pittoresques montagnes de différentes couleurs : blanches, vertes et bleues. Tout ce beau monde, venu de très loin pour célébrer l’amour dans un cadre majestueux, revêt un aspect de conte de fées. Il faut consulter le grand tableau montrant les plans de table avant d’entrer dans la salle de réception. Les tables portent des noms de contrées d’Haiti : Vivy-Mitchell (le quartier où habitent Cloé et Geoffrey), Jacmel (la maman de Geoffrey est de Jacmel), Turgeau (quartier dans lequel Cloé a grandi), Montrouis (zone non loin de la capitale où se retrouve la plus grande concentration d’hôtels et de maisons de plage), Île à Vache (île paradisiaque dans le sud D’Haiti), Ile à Rat (île au sable blanc immaculé au nord D’Haiti), Delmas (commune la plus riche D’Haiti), Labadie (point au nord de l’île d’Haiti où s’arrêtent les bateaux de croisière de Royal Caribbean), Kenscoff (village de montagne facilement accessible et où il fait frais), Pétion-Ville (commune importante d’Haiti), Furcy ( charmant village dans les montagnes), Kabik (plage non loin de Jacmel), Port Salut (lieu de villégiature dans la presqu’île du sud), et Champ de Mars (espaces verts et places autour du Palais National). Je trouve que c’est une gentille attention des mariés ; c’est agréable de retrouver aussi loin une touche de chez soi. De plus, il m’est facile de retenir que je suis à la table Montrouis. Un nom slovène serait sans doute un défi à ma mémoire…
La salle de réception est somptueusement garnie de riches bouquets de roses et d’hortensias blancs posés sur des tables rondes vêtues de nappes blanches ornées de serviettes pliées en forme de longues bougies et positionnées à la verticale. Avec les verres à pied, les sous-plats argentés décorés de napperons de dentelle en papier, et la belle argenterie, l’ensemble dresse une superbe exposition de l’art de la table.
Nous sommes tous là pour célébrer l’amour, fêter et nous amuser. Dans son discours, le parrain de noces, Christian Coupet, fait l’historique de son amitié avec Geoffrey. Il ne nous prive pas de détails et de faits divers. Entre autres, il nous fait savoir que, hier soir, il a perdu son téléphone portable dans lequel il avait écrit son discours. Aujourd’hui, il est donc obligé d’improviser. Il parle longtemps et nous l’écoutons. Après une vingtaine de minutes, on entend Aïno crier à partir de sa table : « Christian, combien de temps aurait duré ce discours si tu n’avais pas perdu ton téléphone ? » Tout le monde rit, même le parrain de noces qui se résout alors à conclure son discours. Il invite à lever les verres au bonheur des mariés.
Catherine, discrètement assise à sa table, se lève alors et distribue des feuillets à chacun. Pendant ce temps, Julie rassemble un groupe devant l’assemblée. Catherine prononce quelques mots et Julie, soutenue par une chorale qu’elle guide, entonne, sur l’air très connu de « La Ballade des gens heureux » de Gérard Lenormand, les paroles suivantes que tout le public peut chanter avec elle puisqu’il a les paroles en main :
I
Cloé était une petite fille Qui ne se lassait pas de prier Et nous voilà en Slovénie À huit mille kilomètres d’Haiti Et nous voilà en Slovénie À huit mille kilomètres d’Haiti
II
Geoffrey, lui, un bon blagueur Au L.A.D. faisait tous rigoler Et nous voilà en Slovénie À huit mille kilomètres d’Haiti Et nous voilà en Slovénie À huit mille kilomètres d’Haiti
III
À la fête de Coralie Le destin les a réunis Et nous voilà en Slovénie Pour le mariage de ma marraine Et nous voilà en Slovénie Pour le mariage de mon Geoffrey
IV
Geoffrey qui aime analyser Trouve Cloé qui aime questionner Imaginez les bavardages Qui les conduisent au mariage Imaginez les bavardages Qui les conduisent au mariage
V
Pour la plus belle des robes à porter À New York il fallait aller C’était sans penser à Méjeanne La meilleure des artisanes C’était sans penser à Méjeanne La meilleure des artisanes
VI
Plus d’une centaine de tickets achetés Lignes aériennes devraient récompenser Puisque nous sommes en Slovénie À huit mille kilomètres d’Haiti Puisque nous sommes en Slovénie À huit mille kilomètres d’Haiti
VII
Nous ne pouvons dire Ljubljana Allez voir pour Kranjska Gora Mais nous chantons la Slovénie À huit mille kilomètres d’Haiti Mais nous chantons la Slovénie À huit mille kilomètres d’Haiti
VIII
Pour finir cette sérénade Nous vous souhaitons du bonheur à deux Et quand viendra la descendance Nous chanterons d’autres ballades Et quand viendra la descendance Nous chanterons d’autres ballades
C’est sympathique que Catherine ait mis l’historique du mariage auquel nous assistons aujourd’hui en chanson. Son idée est magnifique. C’est une charmante attention, un geste affectueux et délicat. Les mariés, pour qui c’est une surprise, en sont tout émus. Catherine a tout planifié et a pu mettre sur la scène, guidée par Julie : Vanessa, Maritza, Valérie, Sylvie, Stéphie, Victoria, Léonie, Élisa, Kristia, et même un homme, Yves. Elle aimait sa voix de baryton, lui a-t-elle dit, et on a besoin d’une voix basse au milieu de toutes ces femmes. Yves raconte que Catherine a su user d’arguments pour le convaincre, mais ceux, qui connaissent Yves, sont aussi conscients de son sens profond de l’amitié, de même que celui de sa femme Nancy qui n’a malheureusement pas pu venir. C’est un couple qui est toujours prêt à aider ses amis et à leur faire plaisir. La présence d’Yves sur scène n’a fait que le confirmer. Tous les petits garçons et filles d’honneur font aussi partie de la chorale. D’ailleurs, Bérénice, qui n’a que quatre ans, a chanté en solo le troisième couplet de cette ballade comme une star ! Elle promet, Bérénice !
Arrive le moment de la première danse des mariés. Ils dansent la musique reggae « Only you » de Barrington Levy . J’adore ! C’est jeune et entraînant, inhabituel comme première danse, c’est de la Caraïbe et les paroles sont bien appropriées à la circonstance :
Only you, can make feel this way To make me act this way, you take my breath away Only you, can make me climb this smoke, And babe this ain’t no joke I’m not smoking no coke Keep the, can’t sleep, you make me weak Without you my life, incomplete.
Nous sommes ensuite tous heureux d’aller sur la piste de danse pour nous amuser. Explosion de joie, pas au rythme de la musique slovène, mais de la musique haïtienne, latine et de la Caraïbe puisque DJ Roxsteady est venu d’Haiti pour nous faire danser ! Nous découvrons que la mère de Geoffrey, Stéphane, est une grande danseuse ! Elle a tant de talent qu’elle pourrait intimider le reste du public qui, heureusement, se défoule sans complexe ou désir de compétitivité. Notre cousin allemand, Dirk, nous étonne. Où donc a-t-il appris à danser au rythme du compas (1) ?
Pourquoi des gens aussi attachés à leur culture sont-ils venus célébrer un mariage aussi loin et dans une culture si différente de la leur ? C’est parce que Geoffrey est consul honoraire de la Slovénie en Haïti. Il a voulu faire voir ce beau pays, qu’il représente, à ses parents et amis et nous apprécions !
Le buffet est excellent. Nous mangeons de bon appétit. Quand arrive le moment de couper le gâteau, Aida nous fait part d’une tradition slovène. Les mariés doivent ensemble manger la première tranche de leur gâteau les yeux bandés. Les gestes désordonnés de Cloé et Geoffrey font rire tout le monde. Ils finissent par mettre la main, se sucer les doigts, s’embrasser passionnément et leur visible complicité fait plaisir à regarder.
Il y a maintenant une autre tradition à respecter, celle-ci est de la famille Wagner : la passation de la clef. C’est une tradition qui fut établie au mariage de Mirabel et Ludovic en 2011. Une clef est symbole de beaucoup de choses, entre autres, d’ouverture, de connaissance, de liberté. Puisqu’elle permet aussi de fermer, elle peut également symboliser l’intimité et la sécurité. C’est un bel outil à offrir à des mariés. Il y a six ans, le 27 mai 2011, au mariage de Mirabel et Ludovic, Pascale a remis au couple la grosse clef de la maison de famille dans laquelle ont grandi les cinq sœurs Wagner avec l’entente que cette clef serait dorénavant passée à chaque mariage d’un descendant de Gladys et Wolfgang Wagner. Dans le registre de passation de clef, celui de Cloé et Geoffrey sera le sixième à être enregistré et aujourd’hui la clef est remise par Alejandra et Luc Arthur, les derniers à s’être mariés avant Cloé et Geoffrey. C’était à Miami le 28 novembre 2015. Cette clef a déjà fait bien du chemin. Elle a quitté Port-au-Prince pour être remise à Punta Cana en République dominicaine à Mirabel et Ludovic. La même année, elle est partie à Munich pour le mariage de Kathryn et Charles Olivier, célébré le 24 septembre 2011. Le 22 décembre 2012, elle est retournée en Haïti, plus précisément à Pétion-Ville pour le mariage de Sylvie et Herbert. Elle est restée chez eux presque trois ans avant d’aller à Montréal au Canada, célébrer les noces de Cassandre et Kris le 26 septembre 2015. Deux mois après, elle partait pour Miami pour le mariage d’Alejandra et Luc Arthur et aujourd’hui, 29 juillet 2017, elle est arrivée sur un lieu auquel nous n’aurions jamais pensé : Kranjska Gora en Slovénie pour célébrer l’union de Cloé et Geoffrey dans la gaité, la beauté et l’amour !
La fête n’est pas finie ! Nous continuons à danser. Brusquement, nous sommes arrosés de fleurs. Puisque tout est beau lors de ce mariage, on se méprend sur ce geste, tout de même jugé extravagant. Quand nous réalisons que c’est Kappa, un cousin de Cloé , qui arrache violemment les belles fleurs des bouquets placés sur les tables pour les lancer, nous sommes choqués. Il s’empare d’un premier bouquet et le défait par grosses touffes qu’il envoie avec hargne. Quel est le but d’une telle attitude alors que nous nous amusons tous sainement ? Et il continue. Il s’attaque à un deuxième bouquet auquel il voue le même sort. Les fleurs s’écrasent sous les pieds des danseurs. Ces beaux arrangements se transforment en crasse gluante sous nos pas. On essaie de le raisonner, mais il ne veut rien entendre. La piste de danse est maintenant envahie de fleurs dégradées. C’est honteux, car, demain matin, le personnel de l’hôtel devra nettoyer tout cela en se demandant qui étaient ces sauvages qui ont tant sali. Je blâme l’alcool responsable de vilaines choses. C’est quand même dommage qu’un aussi beau mariage se termine sur une note de sauvagerie.
En Allemagne, il y a une tradition : que la chambre des mariés soit mise à sac le jour de la nuit de noces. Ma sœur Catherine, vivant en Allemagne, était venue se marier en Haïti et avait invité des amis allemands à son mariage. Ceux-ci avaient trouvé le moyen d’entrer dans la chambre que l’Hôtel Montana à Pétion-Ville avait très joliment arrangée pour les mariés et ils avaient tout dérangé. Rien n’était plus en place ou en ordre. Je ne comprends pas l’intérêt de telles habitudes. Au mariage de Christelle et André à Munich, leur chambre avait été rendue inaccessible en la remplissant du sol au plafond de ballons, qu’ils mirent du temps à éclater et qui laissèrent sur le sol, précédemment propre de leur appartement, un tas de débris pas très jolis. Je n’apprécie pas que l’on transforme volontairement le beau en vilain. Il faut cultiver le beau. Je remercie Cloé et Geoffrey de nous avoir offert du beau et, au nom des invités, je m’excuse auprès d’eux d’avoir dû subir une clôture de fête entachée sans que l’on puisse y faire quoi que ce soit.
Mille mercis à tous ceux qui firent ce long déplacement pour venir fêter l’amour. Que toujours l’amour règne dans le couple de Cloé et Geoffrey et que le Bon Dieu les comble de bonheur tout au long de leur vie de couple ! Ils s ‘appuieront l’un sur l’autre au moment des épreuves et, les jours plus sombres, ils puiseront dans leur amour pour se fortifier l’un l’autre. J’aime interpréter ainsi le message des yeux bandés pour partager la première tranche de gâteau : il y a des jours sombres dans toute vie de couple. Ils laissent des taches ou des cicatrices, mais quand on se bat à deux contre eux, on s’en sort ! Cloé et Geoffrey, souvenez-vous toujours que votre première tranche de gâteau de mariés vous a salis, mais qu’ensemble, vous avez ri de vous voir les doigts pleins de sucre, les joues tachées, le maquillage de Cloé estompé, et que vous avez avec affection corrigé les bavures l’un pour l’autre. Je vous souhaite de ne jamais laisser cela changer !
- Compas : rythme de danse haïtienne