« Avoue-le ! Avoue-le ! » disait Stephie sur un ton impératif, quand elle était petite et qu’elle attendait une réponse à l’une de ses questions.
Eh bien, Stephie, aujourd’hui, je l’avoue : Kotor, ville du Monténégro, est un point d’arrêt de notre croisière et je n’en savais rien ! Il m’a fallu me renseigner avant de partir et j’appris ainsi qu’avec sa superficie de 14,000 km2, le Monténégro est la plus petite des six républiques indépendantes issues de la Yougoslavie. Sa capitale, Podgorica, située au centre-sud du pays, n’est pas son point le plus touristique.
Je suis entrée en bateau, aujourd’hui, dans la magnifique baie de Kotor, où la mer s’enfonce de plusieurs kilomètres dans les terres. C’est le fjord le plus profond de la Mer Adriatique. La vue de ce fjord entourée de montagnes rocailleuses est spectaculaire. Les eaux n’y sont pas assez profondes pour permettre à notre immense bateau de croisière d’arriver jusqu’à la terre. Il nous faut donc prendre un plus petit bateau pour arriver à Kotor, où notre guide nous attend.
Notre guide est de très grande taille, pleine de bonne humeur et d’humour. D’emblée, elle nous apprend que les Monténégrins sont les plus grands d’Europe et que nous en avons la preuve avec elle. « Ce sont aussi les plus paresseux, nous dit-elle, et ils se moquent des nombreuses blagues faites à ce sujet ! » Cela leur convient bien, car ce peu d’attrait pour le travail leur permet d’avoir une des plus longues espérances de vie de l’Europe. Ils ne prennent pas la vie très au sérieux et prennent des décisions qui leur facilitent la vie.
« Vous revenez de la Croatie, ajoute-t-elle, pays qui fait partie de l’Union européenne, et vous avez noté que le Kuna est leur monnaie. Le Monténégro ne fait pas encore partie de l’Union européenne, mais c’est l’Euro, notre monnaie. C’était juste plus simple et plus pratique. »
La promenade est belle pour arriver à Budva, entourée de murs construits par les Vénitiens, et première ville côtière du Monténégro que nos visitons. Budva est connue pour ses belles plages et sa vie nocturne. La Riviera de Budva est le point qui attire le plus de touristes au Monténégro. Budva a 2,500 ans ! Cette jolie ville est donc une des plus anciennes de la côte Adriatique. Adrien et moi nous y arrêtons pour un café au charmant Café Casper, Cara Dusana 10, Stari Grad, Budva. Le décor en plein air est agréable et, malgré la chaleur, nous commandons à 11 heures du matin un Aperol Spritz, cette boisson alcoolisée amère au beau coloris orange et qui se laisse facilement boire. Nous rions de nous être déjà laissés influencer par la nonchalance monténégrine.
Le Monténégro est aussi un pays très montagneux avec de nombreuses stations de ski. On y compte 5 grands parcs nationaux qui couvrent 10 % du territoire national: ceux-ci, avec leurs rivières, leurs pics, leurs lacs et leurs gorges, sont bien protégés. Mais nous autres, nous ferons les côtes, alors il faudra revenir pour voir les parcs nationaux !
Les rues sinueuses rendent le retour à Kotor fatigant. Mais la visite de cette ville, également fortifiée et déclarée patrimoine culturel de l’UNESCO, est intéressante. Ses murs médiévaux, également construits par les Vénitiens, montent dans les montagnes. C’est impressionnant. J’admire les touristes qui choisissent le tour qui leur fait longer les murs : dans cette chaleur, l’idée seulement de grimper ces pentes abruptes me fatigue. La population de Kotor est de 13,500 habitants.
Nous avons commencé nos visites à 8:30 du matin. Il est normal que nous ayons faim à 2:30 de l’après-midi, surtout quand, dans la ville, nous passons devant plein de restaurants sympathiques. Nous en choisissons un bien protégé du soleil. La cuisine a une forte influence italienne, la preuve est que je commande des moules et Adrien, des pâtes.
Il nous faut retourner au bateau. La dernière navette laissera Kotor à 5:15 pm. Il fait très chaud. Heureusement, sur le quai d’embarquement, Celebrity Cruise a un point de distribution d’eau fraîche et de serviettes propres et imbibées d’eau pour se rafraîchir.
Chaleur, routes sinueuses, traversée dans le fjord ont eu raison de moi. J’arrive au bateau exténuée et avec un peu de nausée. Dire que je n’ai même pas essayé un Rakija, boisson nationale qui a une teneur en alcool allant de 40 % à 80 % et qui est offerte à tout visiteur, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, sans oublier que l’hôte en consomme régulièrement. Comment me sentirais-je si j’avais été invitée à boire cette boisson ?!
Je me laisse aller à une sieste, d’autant que la soirée sur le bateau est déclarée soirée chic. À l’heure du dîner, je me sens encore fatiguée et suis plutôt exaspérée d’avoir à me mettre en tenue de soirée pour aller manger quelque chose. Au restaurant Blue, nous sommes accueillis gentiment par Valentina qui nous appelle par notre nom : Monsieur et Madame Castera. Dans les grands hôtels, ceci a toujours le don de m’impressionner. Pour la première soirée chic du bateau, l’élégance des gens est remarquable. Les femmes portent leur plus belle robe et les hommes leur costume d’apparat.
Après la croisière, Adrien et moi allons en Slovénie, au mariage de notre nièce Cloé. Il n’est pas question que je porte ma belle robe de soirée, réservée pour le mariage, avant ce grand événement. Mon plus grand chic sera pour Cloé et Geoffrey ! Ma robe de dentelle bleu marine avec mon long collier de perles sera mon uniforme pour les soirées chics du bateau. Dommage si je m’en lasse et Adrien aussi.
Malgré ma grande fatigue, je ne veux pas rater le spectacle de Lorraine Brown, chanteuse anglaise, dont on nous a vanté les talents. À 9:15 pm, nous voilà au théâtre savourant cette artiste accomplie. Sympathique, la voix puissante, un répertoire intéressant, elle nous fait finir la journée en beauté.