Le Vendredi 14 juillet 2017 : Dubrovnik

Sortir de Venise a été spectaculaire et j’attends maintenant avec impatience les différents accostages dans les ports ainsi que les sorties des villes. Il est prévu d’arriver aujourd’hui à Dubrovnik à deux heures de l’après-midi. Je m’assure d’être bien placée pour voir défiler cette ville devant mes yeux. Mais rien n’égale Venise qui permet de se promener le long de ses canaux. Néanmoins, il est quand même beau de s’approcher des côtes croates, de voir la terre, la verdure et les toits rouges propres à la Croatie.

Dubrovnik, ville portuaire de la Croatie, est une destination dont je rêve depuis plusieurs années. En 2011, j’ai eu le plaisir de visiter Zagreb, la capitale de la Croatie, que j’ai beaucoup aimée. Cependant, je rêvais de visiter une ville côtière de ce pays, principalement Dubrovnik, située en bordure de la belle mer Adriatique, logée entre la côte est de l’Italie et le littoral slovène, croate, monténégrin et albanais. Les riverains sont fiers de vanter la propreté et la clarté de ses eaux.

Dès deux heures trente, Adrien et moi partons en excursion. Elle commence à bord d’un petit bateau qui nous fait voir la Riviera croate, longeant cinq kilomètres de la péninsule de Lapad pour arriver à Dubrovnik. Nous sommes charmés par la vue des belles villas, des grands hôtels, enfin des impressionnants remparts de la vieille ville. Une fois accostés au port de la vieille ville, nous y entrons pour découvrir la beauté de La Placa, également appelée le Stradun, artère principale de Dubrovnik. En longeant cette rue piétonne, propre, pleine de charme, nous découvrons les merveilles architecturales de la ville : le palais des Recteurs, les merveilleux portails, la petite fontaine d’Onof et la grande fontaine D’Onofrio, débitant toutes deux de l‘eau fraîche potable, l’Église Saint-Sauveur, le monastère franciscain, la Tour de l’Horloge, l’Église baroque Saint-Blaise, patron de la Ville. D’ailleurs, une statue de Saint-Blaise est aussi au-dessus des portes de la ville avec sa mitre et son bâton épiscopal. Il est réputé pour soigner les maux de gorge et le 3 février, il est grandement fêté à Dubrovnik où les fidèles en masse se font bénir la gorge à l’aide de deux cierges allumés croisés sur leur gorge.

De mon guide, j’apprends des faits intéressants et divertissants au sujet de la Croatie :

  • c’est en Croatie que la cravate moderne a été inventée. Sous Louis XIII, l’un des régiments de hussards croates portait une écharpe blanche dont la mode gagna la cour de France. L’origine du mot cravate est d’ailleurs une déformation du mot croate.
  • C’est un jeune Croate du nom de Ivan Vucetic qui a utilisé en premier, en Argentine, au 19ème siècle, les empreintes digitales pour l’identification. Né en Croatie, Ivan Vucetic s’est établi en Argentine en 1882, à l’âge de 23 ans et s’est même naturalisé argentin. Les Croates le considèrent toujours comme leur fils. J’ai aimé voir les belles cravates décorées d’empreintes digitales vendues à Dubrovnik.
  • Ce beau pays, dont la devise est « La liberté ne se vend pas même pour tout l’or du monde », a été, en 1416, le premier État européen à abolir l’esclavage. Ce fait me touche plus que tous les autres.

Je me suis aussi laissé dire par mon guide que la Croatie est le premier pays au monde à avoir reconnu les États-Unis d’Amérique comme un pays indépendant. Sous la présidence de Georges W. Bush, Dick Cheney, alors Vice-Président des États-Unis d’Amérique, a visité la Croatie et on lui a offert en cadeau un document officiel apportant la preuve de cette reconnaissance qu’il ignorait. J’ai beaucoup cherché, sans succès, à vérifier ce fait sur internet : Google et autres outils ne me l’ont pas confirmé.

De même que sur une note plus légère, notre guide nous raconte que les jeunes filles portant des perles en Croatie donnaient lieu au papotage, les gens étant curieux de savoir où et comment elles s’étaient procuré ces trésors. En Croatie, une loi a donc été mise en application interdisant aux femmes non mariées de porter des perles. Je trouve cette anecdote distrayante, même si encore une fois je n’ai pas réussi à la vérifier.

Pour les amateurs de séries télévisées, on mentionne que « Games of Thrones » a des scènes filmées à Dubrovnik, entre autres, sur le monumental escalier baroque au sud de la pittoresque place Gundulíceva, également tout près de la Porte Pile qui fut pendant des siècles l’entrée principale de la ville. Pour les fans de « Games of Throne », on offre des tours pour revoir les endroits où les scènes de cette série ont été filmées.

Je suis émerveillée de l’infrastructure des lieux, de la propreté et de l’organisation de toute chose à  Dubrovnik et il est difficile de croire que cette belle ville a été détruite en partie par les bombardements yougoslaves, serbes et monténégrins en décembre 1991.

Il est temps maintenant de monter en téléphérique au sommet d’une montagne avoisinante pour avoir une vue aérienne de Dubrovnik. Quelle merveille de contempler la côte rocheuse et abrupte, les plages de sable, les criques, les champs bien verts, les hautes montagnes qui descendent parfois jusqu’à la mer, les îles, les rochers, cette belle mer bleue avec ces pics verts qui sortent de son eau limpide ! J’ai vu Rio de Janeiro à partir du pain de sucre et ai pensé que la topographie de cette ville lui donnait une beauté unique à vous couper le souffle. De contempler Dubrovnik du haut de ses montagnes avoisinantes m’a aussi coupé le souffle et j’ai l’impression qu’ici la main de l’homme a travaillé avec plus d’ardeur avec la nature; tout me semble plus propre et mieux organisé qu’à Rio de Janeiro, ville que, pourtant, je continue de penser être d’une beauté éclatante.

Adrien et moi avons faim. En haut de la montagne, dont le sommet est la frontière naturelle entre le littoral et l’Herzégovine,  nous allons prendre un casse-croûte dans le superbe restaurant Panorama qui offre une vue unique. C’est un rêve de déjeuner dans un décor pareil !

Officiellement, notre tour prend fin à 7h pm quand nous redescendons vers la vieille ville, mais notre guide nous dit qu’une navette amenant au bateau partira toutes les demi-heures à partir de Dubrovnik. Il est bien plus intéressant de rester dans cette agréable ville que de retourner au bateau. Nous prenons un plaisir immense à sillonner ses belles rues sans avoir à respecter la discipline et les heures d’un groupe. Nous avons maintenant le temps d’aller acheter deux cravates à Salon Croata, Pred Dvorom 2, magasin de grande réputation. Nous prenons l’apéro au charmant Troubadour Jazz Café où quatre musiciens nous charment avec leur musique.  Nous nous rendons ensuite pour le dîner au restaurant Poklisar, près du port. En dialecte de Dubrovnik, « Poklisar » signifie « ambassadeur » et ce restaurant se targue d’être l’ambassadeur de la bonne nourriture et des moments mémorables. Il remplit sa mission : le pianiste, installé sur la terrasse, nous régale de ses musiques. Je tiens à lui demander son nom et il en est honoré, disant que cela lui arrive rarement d’avoir à donner son nom. Il s’appelle Braco. Il écrit lui-même son prénom dans mon petit carnet dans lequel je prends des notes. Je me demande si un jour Braco deviendra un célèbre pianiste proposant des tournées dans le monde entier et que j’aurai l’occasion d’entendre en dehors de Dubrovnik. Vu son âge avancé, je pense que ce n’est pas son choix. Il doit être un nationaliste, préférant jouer dans son pays avec l’envie de charmer les touristes venus découvrir sa région.

Nous avons soif, nous avons chaud et prenons, pour nous désaltérer, une bonne bière du terroir : une Ozujsko.

Nous accompagnons ensuite notre délicieux repas d’un verre de vin de la côte croate, un Dingai.

À 10:30 pm, nous prenons le dernier bus menant au bateau. Quelle magnifique journée ! Nous nous demandons si les autres arrêts pourront rivaliser avec Dubrovnik. Nous sommes heureux d’y passer deux jours. Demain, nous pourrons encore jouir de cette ville et de ses environs.

 

 

 

 

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