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Citoyen exemplaire

Au début de la trentaine, Richard est déjà un grand homme dans son petit pays. Il y est né, y a grandi et y a reçu son éducation. Il a fait prospérer l’héritage familial dans sa patrie où la majorité de la population est pauvre. D’être un homme aisé fait de lui un membre de la minorité. Les gens sont toujours curieux du mode de vie des minoritaires, sur ce, la vie de Richard a pour eux beaucoup d’intérêt. 

Les jeunes l’admirent. Quand ils décrochent un diplôme, ils espèrent trouver du travail dans l’une de ses entreprises. En raison de la diversité de ses investissements, Richard fait appel à beaucoup de compétences différentes. Pour lui, l’illettré peut œuvrer à l’entretien ou au gardiennage ; celui qui sait lire peut devenir un commis ; des tâches plus dignes sont confiées à ceux qui ont fréquenté l’école professionnelle ; de plus grandes responsabilités il confie à ceux qui ont leur baccalauréat ; ceux qui détiennent un diplôme universitaire grandissent avec l’entreprise. Une chose certaine c’est qu’ils feront tous carrière dans un de ses établissements. Celui-ci valorise et donne de la fierté à tous ses employés. Pour Richard, ils sont tous des « collaborateurs », un titre qu’il leur octroie, leur donnant une importance qui leur est chère. 

Richard est traité avec considération. Un compatriote aussi valable et exemplaire doit rester sur ses terres et épouser une femme de son pays. On craint l’influence d’une épouse étrangère pouvant porter son mari à s’exiler du pays, qui souffre déjà du phénomène courant de l’exode des cerveaux. Richard ne déçoit point en ce sens. À trente-cinq ans, il décide de convoler en justes noces avec une femme « locale ».

La génération, qui a connu son père mort dans la force de l’âge, se plaît à dire comment ce dernier aurait été fier de voir ce fils unique prendre la relève avec tant de compétence, tout en faisant grandir et diversifier l’empire qui lui a été légué. Une autre réminiscence liéeà son grand-père : « il s’agissait d’un homme honnête, rude travailleur, grand propriétaire de terres reçues en héritage de plusieurs générations précédentes dont Richard hérita le sérieux et l’esprit visionnaire pour faire avancer les choses. » Quelle malchance que ce petit pays abrite si rarement des leaders de telle qualité !  

Les autorités en place composent avec Richard, lui demandant conseil et lui donnant des avantages incitatifs, espérant que sa fortune et les nombreux emplois qu’il crée arrivent à amener le revenu per capita de leur pauvre pays à enfin atteindre les quatre chiffres. C’est qu’eux-mêmes, les politiciens, ne font pas preuve d’un aussi grandacte de foi pour ce pays qu’ils dirigent, mais dont ils mesurent la fragilité, conscients de tout ce qu’on peut leur reprocher, de tout ce qui peut leur faire perdre leur pouvoir. Contrairement à Richard qui investit et réinvestit dans son pays, ils préfèrent eux en effet sortir leur argent du territoire et placer leur épargne dans des marchés plus stables. Richard pratique le vrai civisme et un patriotisme authentique.  

Un tel magnat est connu au niveau des grands consulats installés dans son petit pays. Il n’a point besoin de soumettre la masse de documents réclamée aux autres pour l’obtention d’un visa. Il jouit d’une possession d’état et c’est, pour les consuls, un honneur d’apposer le sceau du visa sur le passeport de Richard et celui de sa femme. Ceux-ci voyagent souvent et connaissent le monde. Pour oublier les difficultés du tiers-monde, ils choisissent de visiter les grands pays dont ils admirent le développement, l’organisation, la richesse. Cependant, ils éprouvent souvent la désagréable et inhabituelle sensation de s’y sentir insignifiants et anonymes, malgré leur apparence, les hôtels exclusifs dans lesquels ils logent, les voitures luxueuses qu’ils louent, les restaurants hors de prix où ils mangent. Il leur pèse d’accomplir eux-mêmes des tâches banales comme celle de faire eux-mêmes le plein d’essence de leur véhicule. C’est l’une des raisons pour lesquelles Richard et sa femme sont toujours heureux de retourner chez eux où ils sont traités en personnages importants. 

Leurs voyages ne sont jamais de longue durée, mais provoquent toujours chez eux des questionnements, une sensation d’insécurité lors de leur retour dans leur pays qu’ils aiment et auquel ils prouvent leur fidélité par le dur labeur qu’ils y accomplissent. Ainsi, après avoir évolué, même très peu de temps, dans le monde du développement, la misère et tout ce qui va avec leur parait insupportable à côtoyer les premiers jours : les rues cahoteuses, l’insalubrité, la profusion de commerces minables, le désordre, le peuple laissé-pour-compte… Une patrie n’a-t-elle pas devoirs et responsabilités envers ses citoyens ? Peut-on être grand au milieu de la pauvreté ? Cependant, l’habitude étant une seconde nature, ils reprennent bien vite leur place dans cette société. 

Un enfant ils conçoivent ! Il ne manquait que cela à ce couple amoureux citoyen de ce pays qui leur a permis la réussite économique, sociale et politique. 

Comme ils sont heureux ! La succession est assurée. Ils mettront au monde un enfant comblé ! Ils lui donneront un prénom fort. Ils veulent le meilleur pour ce bébé qui va naitre. Pourtant, leurs rêves ne viennent pas sans trouble. Sont-ils vraiment grands ? Celui qui grandit dans un pays développé n’a-t-il pas, dès la naissance, plus d’opportunités que même le grand né dans un petit pays ? D’où vient ce sentiment de culpabilité qu’ils ressentent quand ils pensent que leur pays est trop petit pour ce fils chéri qu’ils vont mettre au monde ?  Ils veulent que la vie lui soit favorable à tous les niveaux. Pour cela, il doit être citoyen d’un grand pays ! Pour eux, ce n’est pas chose difficile ; ils voyageront et le feront naitre sur un territoire riche qui offre le droit du sol. 

Richard sourit déjà. Il aura un fils grand homme dans un grand pays. 

Le mercredi 2 aout 2017 – Paris

Nous n’avons pris aucun rendez-vous ce matin, n’avons rien programmé. Nous voulons pouvoir nous réveiller sans alarme, avec le sentiment d’avoir du temps libre dont nous pourrons disposer à notre guise.

Nous avons remarqué sur le boulevard Saint-Germain, presque en face de l’hôtel, la croissanterie de St-Germain. C’est là que nous décidons d’aller prendre notre petit-déjeuner. Nous y dégustons un croissant délicieux, un excellent café et un jus d’orange pressée. C’est une adresse à adopter pendant la semaine que nous passerons ici.

Adrien veut ensuite faire un peu de shopping. Au 135, boulevard Saint-Germain, le magasin de vêtements d’hommes, Darmon, lui ouvre les portes. La gentille et compétente Caroline n’a pas trop de mal à le convaincre que tout ce qu’elle vend est beau, de qualité et à des prix raisonnables. Adrien ferait des folies s’il n’y avait pas le souci du transport des  articles achetés.

Un tour organisé dans un Bus hop-on hop-off dans une grande ville est toujours informatif. Nous pensons que c’est une bonne idée de nous acheter des tickets et de faire un tour complet de Paris avec l’idée de retourner le lendemain aux endroits qui nous intéressent. La compagnie, qui propose un arrêt non loin de notre hôtel, se nomme l’Open Bus. Nous embarquons donc dans un de leurs bus pour un grand tour de la ville. Mais, bien vite, nous réalisons que nous préférons sentir le pouls de la ville à pied plutôt que du haut d’un bus. Nous descendons à un arrêt aux Champs-Élysées et nous marchons, comme tant d’autres et avec tant d’autres, sur la plus belle avenue du monde. Nous ne sommes pas pressés. Nous marchons jusqu’à l’Étoile et son Arc de Triomphe. Nous nous arrêtons pour admirer l’architecture de cette ville, le flot des voitures qui ne cesse de défiler sur ce rond-point géant autour de l’Arc de Triomphe. Nous prenons ensuite la direction de la Place Vendôme, parfaitement détendus dans cette ville que nous aimons et que nous avons déjà eu le bonheur de visiter, dont nous parlons par ailleurs la langue, et dans laquelle nous nous sentons bien.

À Bistro Romain sur les Champs-Élysées, nous déjeunons léger de quelques salades.

Adrien et moi aimons le cinéma alors nous nous rendons à UCG Normandie sur les Champs-Élysées afin de voir Le Caire Confidentiel, de Tarik Saleh. Au Caire, en janvier 2011, une femme est retrouvée la gorge tranchée dans une chambre d’hôtel. Un inspecteur soupçonne un policier proche du président. Ce film montre la corruption sans limites qui sévissait en Égypte sous le régime de Mosni Moubarak. C’est effrayant.

Nos amis les Nadal ne conçoivent pas d’aller à Paris sans dîner à L’Entrecôte, alors en pensant à eux, nous allons y dîner.  Nous y commandons, bien sûr, la formule qu’ils servent, ne varietur. Elle est aujourd’hui à 22.50 euros. Je me demande à quel prix la salade aux noix et le faux filet accompagné de leur fameuse sauce et de frites étaient offerts il y a 43 ans de cela, au lancement du restaurant…

Arrivés à l’hôtel, nous allumons le téléviseur et regardons avec plaisir une émission : Les plus beaux duos de Roberto Alagna,  ténor français d’origine italienne.

Le mardi 1er aout 2017 – Venise – Paris

Aujourd’hui, la cellule familiale se disperse. Alejandra et Luc Arthur vont en voiture à Milan d’où ils prendront l’avion pour retourner chez eux, à Miami. Sylvie, Herbert, Mathias et Andreas vont visiter, avec les Saint Louis, certaines villes d’Italie en voiture.

« La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information » a dit Albert Einstein. Je suis contente d’avoir la connaissance liée au service des taxis bateaux à Venise. Adrien et moi laissons l’hôtel nous en réserver un afin de nous rendre à l’aéroport de Venise. Je souhaite que ceux qui lisent ce texte puissent un jour utiliser cette information, car, avec ce moyen de locomotion, malgré nos grosses valises très lourdes, le départ de Venise fut facile. Je n’avais cependant pas l’information suivante : à l’aéroport,  un porteur en uniforme et bien identifié par un numéro nous informe qu’il faut treize minutes de marche avec nos valises pour parcourir le trajet du port au comptoir d’enregistrement d’Air France.  C’est long.  Il propose de nous prendre en voiture et de nous déposer avec nos valises devant l’agent de la ligne aérienne pour un montant de 20 euros. Le deal est accepté et j’ai maintenant la connaissance que ce service marche à la perfection.

Le vol de Venise à Paris est agréable. Il dure une heure et quarante minutes, temps durant lequel nous est servi un repas.  Nous arrivons à   l’aéroport Charles–de-Gaulle de Paris et prenons un taxi pour nous rendre à l’Hôtel Madison, au 143 boulevard Saint-Germain. Nous y arrivons en début d’après-midi. Nous mourons d’envie d’avoir du linge propre dans nos valises. Nos séjours dans les différentes villes furent tous très courts et il s’avéra difficile de laver nos vêtements. Notre première activité à Paris consiste donc à mettre en œuvre une lessive avant même de nous installer confortablement dans la chambre appelée à nous héberger sept nuits.

Après un tour dans les rues, nous décidons d’aller au cinéma. Nous choisissons le film Dunkerque, qui nous retrace une tranche d’histoire. En effet, en 1940, les Anglais envoyèrent une flotte de navires privés pour libérer les soldats bloqués dans cette ville. Le film, produit par Christopher Nolan et Emma Thomas, est bien réalisé, c’est un excellent film de guerre.

Dîner tout près de l’hôtel, à la  Brasserie Vagenende recommandée par le personnel de l’hôtel. J’ai moi-même pris une soupe à l’oignon en entrée, suivie d’une dorade accompagnée d’une ratatouille. Adrien a commandé un millefeuille de crabe et d’avocat, suivi d’un poulet rôti accompagné d’une purée de pommes de terre. Au dessert, nous partageons une poire pochée avec de la glace au pistachio à l’intérieur. Nous avons bien mangé, mais ce ne fut pas mémorable, car c’était tout  juste bon.

Le lundi 31 juillet 2017 – Venise – Murano – Burano

Très tôt, il fallut nous séparer de Stéphie qui devait prendre l’avion pour reprendre le travail le lendemain à  Miami. Adrien et moi l’avons accompagnée au port d’embarquement pour prendre un Vaporetto qui l’amènera à l’aéroport. Stéphie vient de terminer sa dixième année d’étude pour devenir un dentiste spécialiste en pédiatrie. Depuis qu’elle s’est lancée dans cette branche, j’ai encore plus de respect pour les médecins et dentistes qui consacrent les plus belles années de leur vie aux études. C’est vraiment une vocation.

Magnifique pièce de verre de Murano exposée devant une fenêtre donnant vue sur un canal

Le Boscolo et l’Hôtel Giorgione  nous offrent un transport gratuit jusqu’à l’île de Murano. Il est intéressant d’apprendre qu’en 1291, à la suite de plusieurs incendies à Venise, les verriers furent déplacés à Murano, faisant ainsi de cette île de la lagune de Venise, le centre mondial de la verrerie. Le groupe de l’Hôtel Boscolo est amené directement au « New Murano Glass » où le groupe de l’Hôtel Giorgione est introuvable. Nous regardons néanmoins avec intérêt et admiration le travail du verre dans l’atelier où nous sommes reçus par Emmanuel, un membre de la famille propriétaire du « New Murano Glass ». Il nous explique qu’un maître souffleur de verre reçoit une formation de quinze ans et qu’il n’y a pas d’école pour apprendre ce métier. On devient apprenti, puis on gravit les échelons. Que d’aptitudes il faut pour souffler le verre pendant qu’il est encore chaud ! Il  faut agir vite, avec dextérité et précision pour former un objet d’art. Je me demande si quinze ans de formation et d’expérience me suffiraient pour que j’arrive à maîtriser leurs techniques et à produire une belle prestation. Je pense beaucoup à ma sœur Pascale qui nourrit le rêve (ou le fantasme) de savoir un jour souffler le verre. La salle d’exposition et de vente de ces œuvres d’art, dans laquelle nous sommes ensuite introduits, regorge de pièces magnifiques, toutes signées. Les œuvres de ces artistes ne sont vendues uniquement dans la boutique que nous visitons, nous dit-on, aucun magasin de Venise ne peut les proposer. Nous passons beaucoup de temps à admirer chaque pièce. Parfois, Emmanuel en déplace une pour la placer devant une fenêtre et l’exposer ainsi à un rayon de soleil qui, en traversant le verre, lui donne une merveilleuse luminosité avec, en arrière-plan, la vue d’un canal bordé de monuments sur l’autre berge. C’est magnifique de se trouver devant une telle beauté.

Nous parvenons finalement à contacter le groupe de l’Hôtel Giorgione qui a aussi visité un atelier de verrerie et sa boutique, à Murano. Il est tout aussi enchanté que nous. Nous ne nous attardons pas sur l’île de Murano qui est pourtant jolie et qui ressemble à une petite Venise. Nous avons tous envie de visiter Burano, île sur laquelle nous pouvons nous rendre en 40 minutes. Le bateau que le Boscolo a mis à notre disposition peut prendre tout le groupe. Sur l’île de Burano, nous sommes reçus par le jeune et beau Andrea, membre de la famille Bon qui possède les magasins de broderie et dentelles « La Perla ». Burano, petite ville de pêcheurs, est connue pour sa dentelle. Tous les hommes du groupe admirent l’élégance d’Andrea vêtu de lin, dans un pantalon qu’il a retroussé plus haut que les chevilles, une chemise blanche aux manches longues également retroussées et ces adorables mocassins portés sans chaussettes. Les femmes les taquinent : méfiez-vous, il faut avoir le physique d’Andrea pour avoir aussi belle allure dans ces vêtements !

Burano, petite ville de pècheurs

Avant de commencer notre promenade touristique, nous disons à Andréa, qui parle bien l’anglais, que nous avons faim. Nous nous sommes laissés dire que Burano, étant un village de pêcheurs, constituait l’un des meilleurs endroits pour manger du poisson… Andrea nous amène déjeuner au restaurant Galuppi où, sur la terrasse, nous dégustons avec appétit un délicieux poisson grillé que le serveur prend le temps de désosser devant nous pour nous le servir en filets, que nous arrosons d’huile d’olive. Le poisson est accompagné d’un risotto aux fruits de mer. Un régal ! Chaque ingrédient semble être directement sorti de son milieu ambiant pour arriver dans notre assiette. C’est tellement bon que je sens que je pourrais faire un aussi long voyage rien que pour le plaisir de manger aussi simplement bien !

Andrea nous amène ensuite au magasin de ses parents, La Perla,  où nous pouvons admirer de la dentelle et de fines broderies faites à la main.  Les pièces sont toutes belles et tentantes dans la mesure où elles présentent l’avantage de ne pas pouvoir se casser. Elles sont faciles à transporter et ne prennent pas de place dans une valise. Chacun se laisse tenter par un ou deux objets. Je m’achète un carré de lin bleu, ajouré sur les côtés,  purs raffinement et délicatesse.

Nous avons maintenant le temps de visiter cette île ô combien charmante de 3,000 habitants avec ses maisons aux couleurs vives au  bord de ses canaux. C’est adorable et relaxant de marcher tranquillement dans un lieu aussi pittoresque et curieusement non envahi de touristes. Burano, c’est la vie en couleurs ! Sur un balcon, nous voyons du linge tendu sur des lignes.  Même cela est agréable à l’œil.  Andrea nous fait une plaisanterie : la population est si petite, que les habitants de l’île se connaissent tous, nous dit-il ; ils savent même quels sous-vêtements chacun porte…

Après cette après-midi relaxante, le groupe de dix embarque dans un taxi bateau pour se rendre à l’hôtel Boscolo de Venise. Nous voulons faire visiter l’hôtel et ses beaux jardins à ceux qui logent ailleurs. Il paraît que le jardin du Boscolo est le plus grand jardin privé de Venise. Il est super bien tenu et est impressionnant. Le paysagiste fait du bon travail. Nous en profitons pour faire un tour dans la cave la mieux entretenue de Venise située dans ce jardin. La cave dispose d’un point central qui laisse entrer la lumière du jour. Inspirée par l’éclairage naturel de l’endroit, Sylvie arrive à y faire des photos superbes.

Notre groupe, déjà conséquent, compte rencontrer ce soir ma nièce Victoria qui arrive aujourd’hui à Venise avec son boyfriend Tyler. Nous leur avons promis de dîner avec eux. Maria et Gaethan, globe-trotteurs et amateurs de bonne cuisine, nous ont chaudement recommandé le restaurant National, mais il s’avère qu’il s’agit d’une petite cuisine authentique qui n’accepte pas de réservation pour plus de cinq personnes. De fait, nous laissons Alejandra et Luc Arthur accompagner Victoria et Tyler à ce restaurant: le National. Sur recommandation de l’hôtel, le reste du groupe va manger à Hosteria Al Vecio Bragosso, Strada Nuova 4386, S.S.Apostoli – 30 131 Venezia. Adrien et moi, les doyens du groupe, mangeons en tête à tête, à l’intérieur climatisé, tandis que les plus jeunes s’installent dehors sur la terrasse. Tout le monde en sort satisfait.

Le dimanche 30 juillet 2017 – Kranjska Gora, Slovénie – Venise, Italie

Aujourd’hui, dans la salle du petit déjeuner de l’Hôtel Ramada à Kranjska Gora,  les conversations se ressemblent : « que le mariage était beau ! Et où allez-vous maintenant ? ». Bien évidemment, chacun a son plan. Adrien et moi continuons notre voyage avec notre famille, mais, pour ma part,  j’ai le cœur gros d’avoir à  me séparer de mes sœurs. Nous avons attendu dix-neuf ans pour être toutes ensemble. Vu l’âge que nous avons maintenant atteint, nous ne pourrons pas attendre aussi longtemps pour une pareille réunion. J’ai les larmes qui me montent aux yeux quand je pense qu’il ne faudrait pas que ce soit la dernière fois.

Ma sœur aînée, Pia, va passer juste une nuit à Munich avant de se rendre au Portugal avec ses enfants résidant en Allemagne. Dominique et la famille Godefroy, Catherine et sa famille se rendent pour quelques jours à Umag, sur la côte de la Croatie. Les mariés les y retrouveront pour une nuit. Pascale ne veut pas profiter d’un séjour en Europe sans visiter Pau, car son ancien patron Alain et sa femme Gisèle avec qui elle a gardé d’excellentes relations, y habitent. Pascale travaillait alors au Méridien à New York. Cela fait longtemps qu’elle a envie de les revoir. Après quelques jours à Pau, elle se rendra à Munich d’où elle partira avec Dominique, pour quelques jours, à Dresde, en pèlerinage dans la ville natale de notre papa que nous venons de perdre. Ces dames vont revoir là-bas notre cousin Faramund.

Moi,  je vais à Venise avec Adrien,  mes trois enfants, mon gendre, ma belle fille et mes deux petits enfants. C’est bien la première fois que je connais ce bonheur de voyager avec toute ma famille.

Notre caravane composée de deux voitures a 240 Kilomètres de route à parcourir ; Google Map estime que nous pouvons effectuer ce trajet en 2 heures et 45 minutes. Nous sommes chanceux d’avoir Stéphie aujourd’hui dans le groupe. Son programme de résidence en art dentaire pédiatrique ne lui donne pas beaucoup de temps libre et nous ne pouvons pas toujours jouir de sa présence.

Les téléphones s’activent lorsque nous nous approchons de Venise.  Comment arriver à Venise en voiture ? Qu’allons-nous faire des véhicules loués dans une ville où ne circulent pas les voitures ? C’est la première fois depuis le début de ce voyage que je sens monter la tension… Nous aurions dû mieux nous informer. Ceux qui connaissent déjà Venise ne savent donc pas ce qu’il y a lieu de faire ? Nous devrions appeler les hôtels. Oui, Sylvie, Herbert et leurs enfants n’ont pas réservé le même hôtel qu’Adrien et moi, Alejandra et Luc Arthur et Stéphie. On est tous un peu nerveux. Mettons cela sur le compte de la fatigue.  Heureusement que Google existe et nous explique que nous pouvons garer les deux voitures au parking Piazzale Roma, d’ailleurs bien indiqué par les panneaux de signalisation quand nous nous approchons de la ville. Le tarif est assez cher : 25 euros par 24 heures et par véhicule, mais notre séjour dans cette ville n’est pas long et c’est commode.

Une fois garés, je prends la précaution de noter l’étage et la section où nous avons placé nos voitures. Si nous oublions cette information, nous ne retrouverons jamais nos deux véhicules parmi les deux mille autres. Dans ce parking, la signalisation est bien faite et il suffit de la suivre, mais chacun a sa propre opinion, ce qui crée des discussions inutiles dont je rends la fatigue responsable. Finalement, l’on décide de suivre tout simplement les flèches qui mènent aux taxis. Un seul taxi accepte de nous prendre tous. Nous donnons les noms de nos deux hôtels et nous voilà partis !

Le taxi s’arrête d’abord pour Sylvie et sa famille. Heureusement que,  grâce à son métier de publiciste et graphiste, Sylvie a la mémoire visuelle. En effet, au moment où nous accostons pour la faire débarquer, elle dit qu’elle ne reconnaît rien de ce qu’elle a vu en photo. Elle montre alors au chauffeur de taxi sa réservation. Il confirme que ce n’est pas l’endroit et s’excuse de son erreur.

Le reste du groupe est déposé au merveilleux Hôtel Boscolo où une surprise nous attend. On nous annonce à Adrien et moi que, grâce à notre carte de fidélité dans la chaine Marriott,  nous avons droit à un surclassement pour ce séjour. Rendus dans notre chambre, nous la découvrons princière ! Elle doit faire 100 mètres carrés, avec de superbes moulures au plafond, trois lustres extraordinaires, une armoire antique de toute beauté, sculptée et peinte, un bar ! Quelle chance ! Le grand luxe et le grand confort. Quand les enfants viennent visiter cette chambre, ils déclarent en rigolant: la chambre est si belle que cela ne vaut peut-être pas la peine d’en sortir. Mais nous sommes à Venise ! Et Venise est à voir et à revoir !

Nous partons à pied retrouver les autres.  À Venise, on marche !  Carte en main, nous errons tranquillement à travers les rues. Nous nous rendons d’abord à l’Hôtel Giorgione où logent les Linge ; nous le découvrons plein de charme et bien placé, puisqu’il se situe non loin du Palais de la Ca’d’Oro sur le Grand Canal, de la Place Saint-Marc et du Pont Rialto où nous nous sommes donné rendez-vous à trois heures de l’après-midi. La réception nous fait savoir que les Linge sont sortis.  La foule est compacte du côté du Pont Rialto, il fait chaud et nous commençons à avoir faim. Quand nous nous retrouvons, nous sommes heureux de nous entendre dire par un serveur du Restaurant Rialto qu’il peut accommoder une table de neuf. Nous mangeons de bon appétit ne prenant pas de dessert, car nous préférons l’idée de nous acheter chacun un cornet de gelato dans un stand qui ne désemplit pas, à proximité.

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Nous avons maintenant assez d’énergie pour reprendre notre marche. Sur la place Saint-Marc,  d’autres retrouvailles nous attendent : les Linge vont continuer leur voyage en faisant un tour d’Italie avec leurs bons amis, Nathalie et Jair Saint-Louis et leurs deux filles, Rania et Savannah. C’est toujours une belle émotion pour moi de retrouver en terre étrangère des amis ou connaissances.  Nous sommes contents de nous voir. Nous prenons un verre ensemble au bord du Grand Canal, dans le décor cinématographique de la ville de Venise. C’est beau de voir trois générations réunies, mais le plus extraordinaire est l’amitié qui règne entre ces deux familles depuis trois générations : les parents de Nathalie, Élisabeth et Gérald, sont des amis très chers à Adrien et moi ; Sylvie et Herbert entretiennent une relation privilégiée avec Nathalie et Jair. Les filles Saint Louis, quant à elles, s’entendent à merveille avec mes petits garçons. Voilà des liens solides ! Ce voyage tient ses promesses.

 

Le samedi 29 juillet 2017 – Mariage à Kranjska Gora

C’est aujourd’hui le mariage de Cloé et Geoffrey et chacun de leurs hôtes est traité en invité de marque ! Les mariés ont tout planifié.

Par exemple, pour moi qui souhaite me faire belle, on m’a confirmé un rendez-vous dans une grande salle du deuxième étage de l’hôtel, transformée pour l’occasion en salon de coiffure et de maquillage. J’y apprécie le service de nombreuses jeunes esthéticiennes s’appliquant, avec gentillesse et bonne humeur, à embellir les parentes et amies du couple qui, ce soir, va s’unir pour la vie.

La vue de l’hotel Ramada Resort à Kranjska Gora

Certains jeunes, attirés par les sensations fortes, choisissent d’aller glisser sur une tyrolienne placée non loin de l’hôtel. Cela se fait sur réservation et, là encore, Cloé avait d’avance coordonné l’activité. Elle a même pensé au bus pour le transport, de l’hôtel au point de départ de ce « zipline ». C’est l’exercice que Stéphie a choisi de faire et elle accompagne ses neveux, Mathias et Andreas, dans cette aventure. Ils en reviennent enchantés, sauf que les jumeaux estiment qu’on aurait dû leur permettre de faire la traversée plusieurs fois au lieu d’une seule. Ils sont quand même très contents de leur matinée ! Après la tyrolienne, Zohair et Ludovic organisent, sur un terrain en face de l’hôtel, un match de football auquel enfants, jeunes et adultes participent. Il y a de l’ambiance, un bon esprit d’équipe et c’est super !

Le lac Bled est, dit-on, un des plus beaux endroits de la Slovénie avec son château et son église sur une île. Certaines personnes s’organisent pour y aller parmi lesquels Sylvie, Herbert, Adrien, Alejandra et Luc Arthur.

Après le football, mes petits-enfants me rejoignent ; ils ont faim après s’être beaucoup dépensés. Nous allons chercher de quoi manger. Nous rencontrons ma sœur Catherine, Robert son mari et leur fille Léonie, Pascale, une autre de mes soeurs, sa fille Victoria et son boyfriend, Tyler, également à la recherche d’un restaurant. Au sein de la grande propriété de l’hôtel, nous trouvons finalement un coin sympathique où sont servies des spécialités slovènes que nous apprécions, mais dont nous oublions bien sûr les noms. Andreas souligne qu’il aimerait bien manger encore une fois dans sa vie ce qu’il décrit comme des saucisses hamburgers. Dans ce restaurant relax, placé sur une grande pelouse, nous sommes assis sur des bancs, mais Pascale, Catherine, et moi sommes impeccablement coiffées et maquillées. Nous faisons attention à ne pas laisser une brise nous décoiffer et Catherine essaie même l’impossible exploit de ne pas avoir à remettre du rouge à lèvres, parce qu’elle aime beaucoup la couleur qu’on lui a mise et qu’elle ne la possède pas dans sa trousse de maquillage.

Ceux qui sont allés au lac Bled prennent du temps pour revenir. Je remarque qu’un certain nombre d’invités sont montés dans leur chambre pour s’habiller. Cela crée un peu de suspens. Sylvie et Herbert n’ont pas pensé à laisser la clef de leur chambre dans laquelle se trouvent les vêtements de Mathias et Andreas qui devraient s’habiller avec moi. Le concierge de l’Hôtel finit par nous aider à entrer dans la chambre et ces messieurs revêtent leurs habits de fête. Les visiteurs du Lac Bled reviennent tous enchantés et enthousiastes. Ils pensent que, quand nous regarderons leurs photos, nous regretterons d’avoir fait un choix différent. Mais maintenant le temps presse. Le départ des bus se fait dans trente minutes. Nous parlerons plus tard de nos différentes expériences de la matinée. Pour le moment, il s’agit d’être prêt à quatre heures.

À cette heure précise, deux grands bus nous attendent sur le parking de l’hôtel pour nous déposer à l’endroit où auront lieu la cérémonie et l’échange de vœux. La Slovénie est un pays qui offre des paysages de rêves. Après avoir longé les rives d’un merveilleux lac autour duquel les gens se dorent au soleil, nous sommes déposés dans un parc fantasmagorique : une immense pelouse plate d’un vert éclatant, bordée de grands conifères, avec, en arrière-plan, des montagnes d’une beauté exceptionnelle comme on en voit un peu partout  en Slovénie. Quel décor pour un mariage ! Pour indiquer le lieu de la cérémonie, deux poutres sont plantées au sol et en soutiennent une autre transversale. Un beau bouquet d’hortensias et de roses blanches décore en hauteur l’une des jonctions de ces poutres. Au bas de ce poteau, un tonneau peut servir de table. Dans un décor naturel aussi spectaculaire, il n’est point besoin d’artifices. La nature nous laisse jouir de sa beauté. Des chaises « Chiavari » blanches, imitation bambou, sont placées en face, symétriquement, des deux côtés d’une allée où passera le cortège du mariage.

Décor spectaculaire du mariage

Pour indiquer le lieu de la céremonie, deux poutres sont plantées au sol et en soutiennent une autre transversale.

À gauche, on a  pris soin de nous dresser un bar et des tables offrant des hors-d’œuvre sur des nappes blanches. Puisque le soleil ne s’est pas encore couché, cet espace est protégé par de grands parasols blancs. D’autres tables, drapées de tissu blanc et à hauteur du bar, sont placées pour le confort des invités qui peuvent s’y appuyer ou y déposer leurs verres. Tout le monde est beau et tiré à quatre épingles : les hommes sont élégants dans leurs costumes sombres rehaussés de belles cravates ou de noeuds papillons. Les femmes sont à leur top, bien coiffées et maquillées, portant des robes qui les flattent et des accessoires qui apportent une touche chic à leurs tenues. Je répète tout le temps : « La Jeunesse est belle ! ». Elle représente l’avenir, elle est dynamique, elle sait se mettre en valeur et a de l’assurance. Autour de moi, tout le monde est beau. Léonie, ma nièce, dans sa jolie robe rose, ses cheveux lissés, son maquillage parfait pour ses seize ans, est radieuse. Ma fille Sylvie, dans sa belle robe de dentelle noire posée sur une doublure de couleur chair, est rayonnante au bras de son mari Herbert. Je suis contente de voir sur le visage d’Alejandra l’expression de bonheur qu’exhibent souvent les femmes qui portent la vie en elles. L’élégance de Sandrine, jeune dentiste amie de Cloé, attire les regards qui, du coup, prêtent attention à l’admiration que lui voue son sympathique copain Olivier. Mon amie Sofia est radieuse dans sa robe d’un rose vif éclatant. Ma sœur Pascale a su trouver la robe qui sied à ce site de rêve : une robe longue, coupée à la taille garnie d’une grande ceinture mauve, confectionnée dans un imprimé multicolore sur fond jaune, des manches trois quart, un décolleté en grand V orné d’un liseré de galon noir et blanc se prolongeant jusqu’au sol en bordant les deux côtés de la couture du milieu fendue au genou. Trois jeunes vêtues de noir offrent chacune charme et cachet : Victoria est en robe longue, les épaules dégagées et les bras couverts de grandes manches en cloche. La longue robe noire de Stephie présente un décolleté plongeant dans le dos que ses cheveux longs, retenus dans un beau chignon, permettent d’apprécier. Il y a de la distinction dans la robe courte, croisée en avant, de Kristia et ornée d’un drapé retenu par l’ourlet au niveau des genoux. Ma filleule Mirabel a choisi du rose pâle : avec ses cheveux tirés qui laissent ressortir ses boucles d’oreilles de diamant, elle est féminine et gracieuse. Et dans ce glorieux décor circulent des dames en robes rouges étincelantes : Élisa, Sybille, Katherine, Livia, Coraline, Samantha, Stéphane (Latortue), Vanessa et Maritza rivalisent ainsi de distinction dans cette couleur festive !

Les petites filles sont adorables avec leurs robes blanches aux blouses de dentelles et jupes de tulle, ainsi que leurs couronnes de fleurs blanches sur la tête. Je ne me lasse pas de les regarder : Bérénice, Gabrielle, Béatrice et Maïa sont jolies à croquer.

Les petits garçons, Mathias, Andreas, Luca, Thiago, Adam, Sami et Yanis ont des allures d’hommes dans leurs pantalons gris, chemises blanches, bretelles et noeuds papillons gris. Même leur port semble être devenu brusquement séducteur.

Nous causons, nous nous retrouvons, nous nous complimentons, coupes de champagne et bouchées fines en main, dans ce site extraordinaire !

Nous causons, nous nous retrouvons, nous nous complimentons dans ce site extraordinaire!

La sympathique Aida Kadič, planificatrice de mariage, aux cheveux blonds joliment coiffés avec une tresse française en demi-cercle sur l’avant de la tête, invite le public à s’asseoir pour que la cérémonie de mariage commence.

Le cortège s’ouvre avec les  quatre mignonnes filles d’honneur et les sept adorables petits garçons. Stéphane, dans une belle robe champagne, accompagne son fils Geoffrey. Ma sœur Dominique, bien coiffée et maquillée, dans une robe de dentelle bleu marine, est éclatante et défile au bras de Thony, le père de Geoffrey. La mariée clôt le cortège, seule, glorieuse, merveilleuse, resplendissante de bonheur.

Toute cérémonie de mariage est touchante. Celle-ci ne fait pas exception à la règle. Les échanges de vœux sont beaux et on les sent profondément sincères. La petite Gabrielle de neuf ans, fille d’honneur, n’est pas seulement jolie. Elle touche l’assemblée entière, quand elle lit, dans un anglais parfait et avec beaucoup de maturité, le texte « Duet » de Selina Jobbins. On distribue dans la foule de grandes poignées de riz à lancer sur les mariés quand ils passeront dans l’allée après la cérémonie. Geoffrey est originaire de la Palestine, pays où ce geste appartient à la tradition. Que c’est beau de voir un nouveau couple, soudé pour la vie, défiler heureux devant parents et amis contents de les baigner de riz, moyen simple de leur faire savoir que nous leur voulons du bien, que nous voulons attirer sur eux prospérité et fécondité !

Le nouveau couple défilant heureux devant parents et amis contents de les baigner de riz
Quel décor pour un mariage!

Nous reprenons le bus pour retourner à l’hôtel où se tiendra la réception du mariage. Un cocktail nous est offert sur la terrasse qui offre en arrière-plan ces pittoresques montagnes de différentes couleurs : blanches, vertes et bleues. Tout ce beau monde, venu de très loin pour célébrer l’amour dans un cadre majestueux, revêt un aspect de conte de fées. Il faut consulter le grand tableau montrant les plans de table avant d’entrer dans la salle de réception. Les tables portent des noms de contrées d’Haiti  :  Vivy-Mitchell (le quartier où habitent Cloé et Geoffrey), Jacmel (la maman de Geoffrey est de Jacmel), Turgeau (quartier dans lequel Cloé a grandi), Montrouis (zone non loin de la capitale où se retrouve la plus grande concentration d’hôtels et de maisons de plage), Île à Vache (île paradisiaque dans le sud D’Haiti), Ile à Rat (île au sable blanc immaculé au nord D’Haiti), Delmas (commune la plus riche D’Haiti), Labadie (point au nord de l’île d’Haiti où s’arrêtent  les bateaux de croisière de Royal Caribbean), Kenscoff (village de montagne facilement accessible et où il fait frais), Pétion-Ville (commune importante d’Haiti), Furcy ( charmant village dans les montagnes), Kabik (plage non loin de Jacmel), Port Salut (lieu de villégiature dans la presqu’île du sud), et Champ de Mars (espaces verts et places autour du Palais National). Je trouve que c’est une gentille attention des mariés ; c’est agréable de retrouver aussi loin une touche de chez soi. De plus, il m’est facile de retenir que je suis à la table  Montrouis. Un nom slovène serait sans doute un défi à ma mémoire…

Coktail offert sur la terrasse de l’hotel avant la réception

La salle de réception est  somptueusement garnie de riches bouquets de roses et d’hortensias blancs posés sur des tables rondes vêtues de nappes blanches ornées de serviettes pliées en forme de longues bougies et positionnées à la verticale. Avec les verres à pied, les sous-plats argentés décorés de napperons de dentelle en papier, et la belle argenterie, l’ensemble dresse une superbe exposition de l’art de la table.

Nous sommes tous là pour célébrer l’amour, fêter et nous amuser. Dans son discours, le parrain de noces, Christian Coupet, fait l’historique de son amitié avec Geoffrey. Il ne nous prive pas de détails et de faits divers. Entre autres, il nous fait savoir que, hier soir, il a perdu son téléphone portable dans lequel il avait écrit son discours. Aujourd’hui, il est donc obligé d’improviser. Il parle longtemps et nous l’écoutons. Après une vingtaine de minutes, on entend Aïno crier à partir de sa table : « Christian, combien de temps aurait duré ce discours si tu n’avais pas perdu ton téléphone ? » Tout le monde rit, même le parrain de noces qui se résout alors à conclure son discours. Il invite à lever les verres au bonheur des mariés.

Catherine, discrètement assise à sa table, se lève alors et distribue des feuillets à chacun. Pendant ce temps, Julie rassemble un groupe devant l’assemblée. Catherine prononce quelques mots et Julie, soutenue par une chorale qu’elle guide, entonne, sur l’air très connu de « La Ballade des gens heureux » de Gérard Lenormand, les paroles suivantes que tout le public peut chanter avec elle puisqu’il a les paroles en main :

I

Cloé était une petite fille                                                                                                  Qui ne se lassait pas de prier                                                                                           Et nous voilà en Slovénie                                                                                                   À huit mille kilomètres d’Haiti                                                                                       Et nous voilà en Slovénie                                                                                                    À huit mille kilomètres d’Haiti

                        II

Geoffrey, lui, un bon blagueur                                                                                         Au L.A.D. faisait tous rigoler                                                                                     Et nous voilà en Slovénie                                                                                                À huit mille kilomètres d’Haiti                                                                                       Et nous voilà en Slovénie                                                                                              À huit mille kilomètres d’Haiti

                             III

À la fête de Coralie                                                                                                          Le destin les a réunis                                                                                                        Et nous voilà en Slovénie                                                                                        Pour le mariage de ma marraine                                                                                  Et nous voilà en Slovénie                                                                                        Pour le mariage de mon Geoffrey

                       IV

 Geoffrey qui aime analyser                                                                              Trouve Cloé qui aime questionner                                                                               Imaginez les bavardages                                                                                           Qui les conduisent au mariage                                                                       Imaginez les bavardages                                                                                          Qui les conduisent au mariage

                                V

Pour la plus belle des robes à porter                                                                           À New York il fallait aller                                                                                        C’était sans penser à Méjeanne                                                                               La meilleure des artisanes                                                                                C’était sans penser à Méjeanne                                                                                La meilleure des artisanes

                           VI

Plus d’une centaine de tickets achetés                                                                 Lignes aériennes devraient récompenser                                               Puisque nous sommes en Slovénie                                                                         À huit mille kilomètres d’Haiti                                                                                       Puisque nous sommes en Slovénie                                                                          À huit mille kilomètres d’Haiti

                                VII

 Nous ne pouvons dire Ljubljana                                                                        Allez voir pour Kranjska Gora                                                                              Mais nous chantons la Slovénie                                                                                 À huit mille kilomètres d’Haiti                                                                                       Mais nous chantons la Slovénie                                                                                   À huit mille kilomètres d’Haiti

                      VIII

Pour finir cette sérénade                                                                                        Nous vous souhaitons du bonheur à deux                                                         Et quand viendra la descendance                                                                          Nous chanterons d’autres ballades                                                                           Et quand viendra la descendance                                                                   Nous chanterons d’autres ballades

C’est sympathique que Catherine ait mis l’historique du mariage auquel nous assistons aujourd’hui en chanson. Son idée est magnifique. C’est une charmante attention, un geste affectueux et délicat. Les mariés, pour qui c’est une surprise, en sont tout émus. Catherine a tout planifié et a pu mettre sur la scène, guidée par Julie :  Vanessa, Maritza, Valérie, Sylvie, Stéphie, Victoria, Léonie, Élisa, Kristia, et même un homme, Yves.   Elle aimait sa voix de baryton, lui a-t-elle dit, et on a besoin d’une voix basse au milieu de toutes ces femmes. Yves raconte que Catherine a su user d’arguments pour le convaincre, mais ceux, qui connaissent Yves, sont aussi conscients de son sens profond de l’amitié, de même que celui de sa femme Nancy qui n’a malheureusement pas pu venir. C’est un couple qui est toujours prêt à aider ses amis et à leur faire plaisir. La présence d’Yves sur scène n’a fait que le confirmer. Tous les petits garçons et filles d’honneur font aussi partie de la chorale. D’ailleurs, Bérénice, qui n’a que quatre ans, a chanté en solo le troisième couplet de cette ballade comme une star !  Elle promet, Bérénice !

Arrive le moment de la première danse des mariés. Ils dansent la musique reggae « Only you » de Barrington Levy . J’adore !  C’est jeune et entraînant, inhabituel comme première danse, c’est de la Caraïbe et les paroles sont bien appropriées à la circonstance :

Only you, can make feel this way                                                                            To make me act this way,                                                                                               you take my breath away                                                                                                Only you, can make me climb this smoke,                                                              And babe this ain’t no joke                                                                                            I’m not smoking no coke                                                                                                  Keep the, can’t sleep, you make me weak                                                              Without you my life, incomplete.

Nous sommes ensuite tous heureux d’aller sur la piste de danse pour nous amuser. Explosion de joie, pas au  rythme de la musique slovène, mais de la musique haïtienne, latine et de la Caraïbe puisque DJ Roxsteady est venu d’Haiti pour nous faire danser ! Nous découvrons que la mère de Geoffrey, Stéphane, est une grande danseuse ! Elle a tant de talent qu’elle pourrait intimider le reste du public qui, heureusement, se défoule sans complexe ou désir de compétitivité. Notre cousin allemand, Dirk, nous étonne. Où donc a-t-il appris à danser au rythme du compas (1) ?

Pourquoi des gens aussi attachés à leur culture sont-ils venus célébrer un mariage aussi loin et dans une culture si différente de la leur ? C’est parce que Geoffrey est consul honoraire de la Slovénie en Haïti. Il a voulu faire voir ce beau pays, qu’il représente, à ses parents et amis et nous apprécions !

Le buffet est excellent. Nous mangeons de bon appétit. Quand arrive le moment de couper le gâteau, Aida nous fait part d’une tradition slovène. Les mariés doivent ensemble manger la première tranche de leur gâteau les yeux bandés. Les gestes désordonnés de Cloé et Geoffrey font rire tout le monde. Ils finissent par mettre la main, se sucer les doigts, s’embrasser passionnément et leur visible complicité fait plaisir à regarder.

Il y a maintenant une autre tradition à respecter, celle-ci est de la famille Wagner : la passation de la clef. C’est une tradition qui fut établie au mariage de Mirabel et Ludovic en 2011. Une clef est symbole de beaucoup de choses, entre autres, d’ouverture, de connaissance, de liberté. Puisqu’elle permet aussi de fermer, elle peut également symboliser l’intimité et la sécurité. C’est un bel outil à offrir à des mariés. Il y a six ans, le 27 mai 2011, au mariage de Mirabel et Ludovic, Pascale  a remis au couple la grosse clef de la maison de famille dans laquelle ont grandi les cinq sœurs Wagner avec l’entente que cette clef serait dorénavant passée à chaque mariage d’un descendant de Gladys et Wolfgang Wagner. Dans le registre de passation de clef, celui de Cloé et Geoffrey sera le sixième à être enregistré et aujourd’hui la clef est remise par Alejandra et Luc Arthur, les derniers à s’être mariés avant Cloé et Geoffrey. C’était à Miami le 28 novembre 2015. Cette clef a déjà fait bien du chemin. Elle a quitté Port-au-Prince pour être remise à Punta Cana en République dominicaine à Mirabel et Ludovic. La même année, elle est partie à Munich pour le mariage de Kathryn et Charles Olivier, célébré le 24 septembre 2011. Le 22 décembre 2012, elle est retournée en Haïti, plus précisément à Pétion-Ville pour le mariage de Sylvie et Herbert. Elle est restée chez eux presque trois ans avant d’aller à Montréal au Canada, célébrer les noces de Cassandre et Kris le 26 septembre 2015. Deux mois après, elle partait pour Miami pour le mariage d’Alejandra et Luc Arthur et aujourd’hui, 29 juillet 2017, elle est arrivée sur un lieu auquel nous n’aurions jamais pensé : Kranjska Gora en Slovénie pour célébrer l’union de Cloé et Geoffrey dans la gaité, la beauté et l’amour !

La fête n’est pas finie ! Nous continuons à danser. Brusquement, nous sommes arrosés de fleurs. Puisque tout est beau lors de ce mariage, on se méprend sur ce geste, tout de même jugé extravagant. Quand nous réalisons que c’est Kappa, un cousin de Cloé , qui arrache violemment les belles fleurs des bouquets placés sur les tables pour les lancer, nous sommes choqués. Il s’empare d’un premier bouquet et le défait par grosses touffes qu’il envoie avec hargne. Quel est le but d’une telle attitude alors que nous nous amusons tous sainement ? Et il continue. Il s’attaque à un deuxième bouquet auquel il voue le même sort. Les fleurs s’écrasent sous les pieds des danseurs. Ces beaux arrangements se transforment en crasse gluante sous nos pas. On essaie de le raisonner, mais il ne veut rien entendre. La piste de danse est maintenant envahie de fleurs dégradées. C’est honteux, car, demain matin, le personnel de l’hôtel devra nettoyer tout cela en se demandant qui étaient ces sauvages qui ont tant sali. Je blâme l’alcool responsable de vilaines choses. C’est quand même dommage qu’un aussi beau mariage se termine sur une note de sauvagerie.

En Allemagne, il y a une tradition : que la chambre des mariés soit mise à sac le jour de la nuit de noces. Ma sœur Catherine, vivant en Allemagne, était venue se marier en Haïti et avait invité  des amis allemands à son mariage. Ceux-ci avaient trouvé le moyen d’entrer dans la chambre que l’Hôtel Montana à Pétion-Ville avait très joliment arrangée pour les mariés et ils avaient tout dérangé. Rien n’était plus en place ou en ordre. Je ne comprends pas l’intérêt de telles habitudes. Au mariage de Christelle et André à Munich, leur chambre avait été rendue inaccessible en la remplissant du sol au plafond de ballons, qu’ils mirent du temps à éclater et qui laissèrent sur le sol, précédemment propre de leur appartement, un tas de débris pas très jolis. Je n’apprécie pas que l’on transforme volontairement le beau en vilain. Il faut cultiver le beau. Je remercie Cloé et Geoffrey de nous avoir offert du beau et, au nom des invités, je m’excuse auprès d’eux d’avoir dû subir une clôture de fête entachée sans que l’on puisse y faire quoi que ce soit.

Mille mercis à tous ceux qui firent ce long déplacement pour venir fêter l’amour. Que toujours l’amour règne dans le couple de Cloé et Geoffrey et que le Bon Dieu les comble de bonheur tout au long de leur vie de couple ! Ils s ‘appuieront l’un sur l’autre au moment des épreuves et, les jours plus sombres, ils puiseront dans leur amour pour se fortifier l’un l’autre. J’aime interpréter ainsi le message des  yeux bandés pour partager la première tranche de gâteau : il y a des jours sombres dans toute  vie de couple. Ils  laissent des taches ou des cicatrices, mais quand on se bat à deux contre eux, on s’en sort ! Cloé et Geoffrey, souvenez-vous toujours que votre première tranche de gâteau de mariés vous a salis, mais qu’ensemble, vous avez ri de vous voir les doigts pleins de sucre, les joues tachées, le maquillage de Cloé estompé, et que vous avez avec affection corrigé les bavures l’un pour l’autre. Je vous souhaite de ne jamais laisser cela changer !

  • Compas : rythme de danse haïtienne

 

 

Le vendredi 28 juillet 2017 – Kobarid – Kranjska Gora – Journée de pique-nique en Slovénie

Après le festin d’hier, nous pourrions nous contenter aujourd’hui d’un petit déjeuner très simple à l’Hôtel Hvala: un café chaud accompagné de deux tranches de pain nous suffirait. Mais Luc Arthur nous appelle pour nous indiquer qu’à Hiša Franco, une table de dix couverts est dressée pour nous ce matin-là ; en effet, le personnel de l’Hôtel l’a salué en lui disant qu’il était prêt à accueillir le reste du groupe. Il nous demande donc de venir le rejoindre. Ce serait embarrassant que nous ne nous présentions pas.

Alors nous voilà une fois encore à Hiša Franco où nous sommes servis par une charmante adolescente (cela existe !)  qui nous dit être la fille de Ana Ros et Valter Kramar. Quel honneur ! Confitures, pains et fromages de la maison font nos délices. Nous les dégustons dans la bonne humeur, pour prendre ensuite la route et nous rendre au pique-nique auquel les futurs mariés, Cloé et Geoffrey, nous ont invités.

De midi à huit heures du soir, nous sommes attendus à Kekceva Domacija Lodoca Mitja S.P., Trenta 76, 5232 Soca, Gorska Koca, Slovénie. Il nous est impossible de retenir les noms slovènes, celui-là inclus. Chacun en est imbu. La preuve est que nous avons tous enregistré avec précision dans le média le plus facile à consulter les endroits auxquels nous devons nous rendre…

Le GPS nous dit qu’il nous faut parcourir 48 kms de Kobarid au lieu du pique-nique et estime la durée du trajet à une heure. Le Ramada Resort à Kranjska Gora, où les invités du mariage vont loger, se situe au nord du lieu du pique-nique, presque au point de jonction de la frontière autrichienne et italienne. Le trajet de Kobarid à cet endroit représente 67 kms que l’on peut parcourir en une heure vingt. Le lieu du pique-nique se trouve donc entre les deux. Malgré tout, la majorité de notre groupe veut aller déposer ses bagages à l’hôtel avant de se rendre à Kekceva Domacija Lodoca Mitja S.P.  Luc Arthur, un des chauffeurs, essaie en vain de raisonner le groupe : il estime inutile de parcourir ce chemin en plus, mais il ne sort pas gagnant.

Nous finissons par prendre la route et jouissons des merveilleux paysages slovènes… Le pays est vert, les montagnes sont spectaculaires et la nature est majestueuse. Nous longeons la rivière Soca (enfin un nom facile à retenir !) qui offre à nos yeux une eau limpide et transparente permettant de voir tous les cailloux  au fond de son lit ; elle donne envie de se pencher au bord de ses rives pour boire sa belle eau. La route ne fatigue pas Alejandra et j’en suis ravie. Quand arrive le moment de l’enregistrement à l’hôtel, nous ne voyons pas de visages connus. On nous informe que deux bus ont emmené le conséquent groupe d’invités au pique-nique. Nous déposons rapidement les bagages dans les chambres pour reprendre la route.

Je crois fermement que tout arrive pour une raison déterminée.  De fait, avant de quitter l’hôtel, nous avons tous le réflexe de nous brancher sur le WiFi pour vérifier nos téléphones. Le mien affiche un message de Stephie m’avisant qu’un de ses vols a été annulé. Je me faisais une fête de voir ma Stephinette au pique-nique et elle n’y sera pas. C’est pour moi une déception. Elle travaille très dur et de longues heures dans son programme de résidence au Nicklaus Children Hospital de Miami pour obtenir son diplôme de spécialisation en art dentaire pédiatrique. Elle est retenue à Madrid et arrivera tard dans la soirée à Venise. De là, me dit-elle, elle louera une voiture pour se rendre à Granjska Gora. Demain, elle pourra ainsi assister au mariage. Je ne suis pas satisfaite de cette solution que je trouve risquée vu l’état de fatigue dans lequel elle doit être. J’en parle à mon groupe. On discute de toutes les options possibles. Tergiversations, impatience parfois… Je suis déçue qu’elle ait fait ce long trajet pour finalement peut-être ne pas atteindre son but : assister au mariage. Ce serait ridicule qu’elle passe deux nuits seule à Venise où nous devons nous rendre le dimanche alors qu’elle-même devra en partir le lundi. Nous discutons, chacun intervient, chacun expose son idée, chacun propose quelque chose. Sylvie n’arrête pas de consulter Google, y trouve des options, mais il y a toujours un obstacle au dernier moment… le préavis est court. Maria dit qu’elle a entendu parler de goopti.com, une compagnie qui peut offrir de conduire un passager en voiture de l’aéroport de Venise à Granjska Gora. Nous essayons et, pour un montant de 365 euros, Goopti peut accueillir Stéphie à l’aéroport de Venise pour l’amener à Granjska Gora. La réservation est aussitôt faite ! Quel soulagement ! Vive goopti.com !

Nous pouvons maintenant prendre la route à destination de Kekceva Domacija Lo Duca Mitja S.P. Des routes sinueuses nous permettent d’escalader des montagnes abruptes. Je suis impressionnée d’y voir des cyclistes en nombre. Il faut avoir la forme et beaucoup de souffle pour arriver à monter ces pentes ardues à bicyclette. En route, nous nous demandons pourquoi les mariés ont choisi de recevoir leurs invités aussi loin et dans un coin difficile d’accès. Mais, arrivés sur les lieux, nous constatons la beauté éclatante du site ! Une superbe et gigantesque pelouse verte, vallonnée, sur laquelle sont plantées deux jolies cabanes entourées de montagnes géantes et spectaculaires. Une vue à vous couper le souffle ! Et quel bonheur d’arriver aussi loin et d’y retrouver une centaine de gens que l’on aime !

Kekceva Domacija Lo Duca Mitja S.P.
Même le parking de Kekceva Domacija Lodoca Mitja S.P. est magnifique

L’accueil chaleureux de Cloé, si jolie avec sa couronne de fleurs sur la tête et sa ravissante robe longue fleurie nous fait chaud au cœur. Geoffrey est tout aussi content de nous souhaiter la bienvenue. Commence alors le cercle des franches accolades qui n’en finit pas : bises chaleureuses et émues à mes sœurs, Pia, Dominique, Pascale et Catherine, aux membres de leurs familles, mes neveux et nièces, à mes amis, aux enfants de mes amis ! C’est la fête ! Une fête extraordinaire dans un lieu magique et féérique ! Il y a de la musique, un orchestre de chambre qui charme le public. La famille de Geoffrey est tout aussi accueillante. Geoffrey a trois sœurs et est le seul fils de Stéphane et Tony.  J’aime l’image que projettent les trois sœurs : belles avec une aura de femmes accomplies, distinguées et bien éduquées, ayant à leurs côtés des conjoints dignes d’elles.  Que c’est agréable et merveilleux d’être entouré de visages rayonnants, visiblement contents d’avoir fait ce grand déplacement pour être aux côtés du nouveau couple qui se forme et que nous aimons !

Une fête extraordinaire dans une lieu magique

Notre groupe est arrivé en retard ; nous nous en excusons, mais on nous remercie d’être là, présents. On nous invite à nous servir. Des cuisiniers autour d’un BBQ placé dans ce merveilleux parc n’arrêtent pas, toute l’après-midi, de griller des viandes offertes aux invités. Sur une table, on se sert seul de légumes et d’accompagnements pour les viandes. Vin, champagne et bière coulent à flot. Le bar est bien garni.  Que demander de plus ? Amour, bonne humeur, famille, amis, nourriture, boissons, cadre idyllique, température parfaite, soleil, musique, tout y est ! Je crois rêver !

Quel bonheur d’arriver aussi loin et d’y retrouver des gens que l’on aime

Les cinq sœurs Wagner vivent en des endroits différents du monde : Québec, Canada -Doral, Floride, EU – Port-au-Prince, Haïti – Guatemala City, Guatemala – Munich, Allemagne. Au début de ce mois, nous étions toutes réunies en Haïti pour célébrer la vie de notre père, Wolfgang Wagner. C’est une formule élégante que l’on utilise de nos jours. Elle n’enlève pas le chagrin de se séparer à jamais d’un être cher, mais elle donne malgré tout une touche festive à l’occasion. On pleure moins puisqu’on célèbre la vie. On se rappelle des bons moments, on échange des anecdotes, cela aide.  Mon père fut un grand amoureux de sa femme, ma tendre mère Gladys. On ne choisit pas la date de son décès, mais certaines dates sont plus marquantes que d’autres. Mon père est mort le 25 juin 2017, jour de la fête des Pères et date de naissance de ma mère, à peine un mois avant le mariage de Cloé et Geoffrey auxquelles les cinq filles voulaient assister en Slovénie. Nous étions toutes préoccupées de laisser notre papa vieillissant avec une santé chancelante, sans membre de la famille autour de lui en Haïti. Le jour de la fête des Pères, il est parti doucement, comme pour nous enlever ce souci que nous avions et il a lui même reçu un cadeau : celui de retrouver l’amour de sa vie, sa Gladys chérie qui a laissé cette vie depuis 1998.  Ses cinq filles étaient présentes autour de sa dépouille mortelle. Nous n’avions pas été réunies toutes ensemble depuis le mariage de Catherine, en Haïti en Mars 1999. Quel bonheur de faire ensemble la fête aujourd’hui !

Les musiciens
Les musiciens

Dominique est une passionnée de généalogie. Ceci lui a permis d’établir des contacts avec des cousins de notre papa en Allemagne. Elle a invité au mariage le cousin Faramund Fabian et son fils Dirk.  Je  suis heureuse de nouer connaissance avec eux et de sentir le contact se faire instantanément, comme pour me prouver que les liens de sang sont solides.

La journée se déroule dans une charmante ambiance décontractée

La journée se déroule dans une charmante ambiance décontractée… Je pense très fort à ceux qui n’ont pas pu venir : Kris, le frère ainé de Cloé, dont la famille s’est agrandie de deux membres récemment  : Yahn Émile, né le 23 décembre 2015 et Loïc Richard le 22 juin de cette année. Mon amie sœur Jacquemine qui a dû rester au chevet de sa maman Vonie, victime récemment d’une chute lui occasionnant une fracture du bassin ; je me réjouis que son frère Bertrand et son épouse Kerry avec leurs deux filles, Kristya et Elissa soient là et je compte sur eux pour qu’ils lui fassent un compte rendu fidèle de cette belle fête.  Je prends des photos avec Julie, la fille de Jacquemine, et nous les lui envoyons tout de suite, une façon de lui faire sentir qu’elle est d’une certaine manière avec nous.

Tout le monde vante la qualité des musiciens qui n’ont pas cessé de nous charmer de leur musique, avec de belles interprétations d’airs internationaux bien connus. Le public est en majorité haïtien. Quoi de plus puissant pour communiquer avec un peuple que sa musique ? À notre grande surprise, ce petit orchestre entonne le « Sé pa pou dat » de Alan Cavé. On est ému d’entendre un air de chez nous sous les cieux de la Slovénie, interprété avec violon, violoncelle, accordéon et percussions. Les fiancés amoureux dansent enlacés. Les musiciens sont contents de la réaction du public qui, maintenant, tape des mains et chante. L’ambiance devient de plus en plus gaie et joyeuse. C’est une journée féerique, magique et merveilleuse, où la bonne entente, l’harmonie, la gaieté, la beauté, l’amour règnent !

Les fiancés amoureux dansent un air de chez nous “Sé pa pou dat”

On me signale que dans la cour, il  y a une table où des figurines représentant Kekec et Mojca sont joliment  exposées.  Les convives sont invités à en prendre pour garder en souvenirs. C’est l’occasion de s’instruire. Je ne connaissais pas  Kekec, petit garçon et Mojca, petite fille aveugle ; ce sont des personnages très aimés en Slovénie,  issus d’histoires pour enfants écrites par le slovène Josip Vandot de Kranjska Gora.  Des films ont été réalisés à partir de ses livres, et il se trouve que ce lieu merveilleux où nous avons passé l’après-midi, a servi pour  filmer un film de 1963, « Good luck, Kekec ». Mes arbres de noel auront désormais Kekec et Mojca accrochés sur leurs branches. Je suis sûre que Kekec et Mojca seront utilisés de différentes manières par les invités venus au mariage de Cloé et Geoffrey qui les accrocheront dans leur cuisine, sur une porte ou dans une chambre d’enfant.  Quelle que soit l’utilisation qu’ils en feront, j’aime penser que Kekec et Mojca seront un trait d’union dans  les maisons de tous ceux venus à ce beau mariage.

Kekec et Mojca

Ceci dit, les boissons alcoolisées furent généreusement servies au cours de ce pique-nique. Je n’aime pas voir les gens ivres et quand je  détecte trois invités aux  démarches mal équilibrées et aux  langues lourdes, je me dis que l’heure est arrivée de fermer la fête. Les chauffeurs de bus annoncent que c’est l’heure du départ.  Ceux qui, comme nous, ont utilisé une voiture reprennent aussi la route.

La journée fut très belle ! Le mariage de demain arrivera-t-il à surpasser cette féérie qui a imprégné le pique-nique d’aujourd’hui ?

Arrivés au lobby de l’hôtel, nous nous réunissons encore. Moi, je veux jouir au maximum de la compagnie de tout ce monde et ne veux pas aller dormir sans avoir vu Stephie. Quand elle arrive enfin, elle est accueillie avec une salve d’applaudissements. Elle est épuisée et va tout de suite dormir dans sa chambre. Causer, rire et faire la fête creusent l’estomac ! Il est 10 heures du soir quand un groupe d’irréductibles de la fête réalise avoir faim. Le restaurant de l’hôtel a déjà fermé. Granjska Gora n’est pas grand et nous partons à pied à la recherche d’un coin où manger. Les plus jeunes dansent à un bar disco du village. Les plus âgés s’arrêtent au seul bistrot encore ouvert et qui vend des gyros. Nous n’y sommes pas accueillis chaleureusement. Le propriétaire du bistrot, seul derrière son comptoir, est agacé par ces clients bruyants qui parlent fort, refusent de faire une ligne pour placer leur commande dans l’ordre, alors il nous crie sans arrêt qu’il ne prend qu’une commande à la fois ! Il est grincheux et n’arrête pas de nous rappeler à l’ordre ; de notre côté, nous n’arrêtons pas d’en rire. Heureusement, il finit par réaliser que nous sommes vraiment là pour consommer. Il part donc appeler sa femme pour l’aider. Avec elle, nous sommes un peu mieux accueillis. Nous faisons réaliser de grosses ventes à ce couple qui travaille dur et qui sourit de plus en plus. Au moment de partir, nous avons chaleureusement remercié ce brave couple d’avoir travaillé aussi tard dans la nuit pour nous nourrir.

Ma journée fut féérique ! Une vraie journée de rêve ! Merci Cloé et Geoffrey d’avoir rendu possible un moment pareil !

Le jeudi 27 juillet 2017 – Ljubljana – Kobarid (Hisa Franko) Slovénie

Mon excitation est grande ce matin.  Je suis dans un esprit de gratitude pour avoir la chance de faire un voyage aussi extraordinaire en famille. J’étais si contente de voir mes petits-enfants dans la salle du petit-déjeuner que j’ai oublié que ma caméra achetée pour ces vacances n’était pas accrochée à mon cou par sa bandoulière. Je l’ai utilisée pour une photo et l’ai vite lâchée pour donner de chaleureuses accolades à enfants et petits-enfants. Elle est arrivée directement sur le sol et n’a alors plus voulu fonctionner.  Sa lentille a pris un gros choc et est toute déformée… Heureusement que les photos prises depuis le premier jour de mon voyage sont sauvegardées sur la carte de mémoire. J’aime les facilités des temps modernes : j’utiliserai mon téléphone pour photographier, pendant le reste du voyage.

Il est temps de partir à la découverte de cette jolie ville qu’est Ljubljana. Je suis contente que Mathias et Andreas puissent connaître, à 11 ans, le nom de la capitale de la Slovénie qu’ils seront capables de prononcer sans difficulté. Je préfère taire l’âge auquel j’ai  acquis ces connaissances. La rue latérale par rapport à l’hôtel mène directement au Triple pont, œuvre de l’architecte Joze Plecnik, un nom que l’on associe à la ville de Ljubljana. Il fait bon se promener à pied dans cette charmante ville. Nous longeons la rivière Ljubljanica abritant, sur ses berges, bars et restaurants, tous plus coquets les uns que les autres. La ville est propre et tranquille ; il y règne une ambiance relaxante. Au marché, les beaux étalages des fruits et légumes offrent de superbes couleurs et sont de toute fraicheur. Luc Arthur est attiré par le comptoir de sucreries et confiseries à la suite de quoi Mathias et Andreas l’aident à consommer les friandises qu’il y a achetées. Le dragon est l’emblème de cette ville et nous sommes contents d’arriver à son fameux pont aux dragons.

Au marché, beaux étalages des fruits et légumes
Fruits et légumes
Pont aux dragons

Notre  promenade nous conduit  à un grand signe WOW. Celui-ci a été créé pour l’exposition de Milan en 2015 et avait alors été  placé devant le pavillon slovène de cette exposition. Il a ensuite été transféré au centre de la ville de Ljubljana où nous le voyons maintenant : 7 mètres de longueur, et 1.30 mètre de hauteur, avec les W de deux couleurs, verte et rouge, et le O  en rouge. On permet aux touristes de s’en approcher et même de s’asseoir dessus pour y prendre des photos.

Vue de la ville de Ljubljana à partir du chateau

Nous retournons sur nos pas pour aller en promenade en bateau sur la rivière Ljubljanica. Promenade apaisante avec ses passages sous les ponts et le défilé des deux rives laissant apparaître leurs jolies constructions.

Une visite du château est indispensable quand on visite Ljubljana. Nous allons donc prendre le funiculaire pour nous y rendre et jouir d’une vue d’ensemble de la ville. Nous en profitons pour faire le tour de ce beau site.

La cour du chateau

Quand arrive le moment de déjeuner, il y a un choix considérable de restaurants. Mais puisque notre groupe est devenu plus important (nous sommes maintenant six adultes et deux enfants), il est difficile de ne pas avoir d’opinions divergentes à chaque arrêt  : trop ensoleillé, courant d’air, trop de monde, trop vide… Je pense que c’est la faim qui nous incite finalement à nous arrêter au restaurant Slata Ribica, car  je ne saurais en donner une autre raison.  Brusquement nous sommes unanimement d’accord pour y déjeuner.  La  vue est jolie, dirons-nous, mais honnêtement, les autres restaurants n’avaient rien à lui envier. Je dois dire que, sur leur agréable terrasse, nous avons apprécié leur service ainsi que la nourriture tout en nous distrayant du passage des passants qui ont tous l’air relax dans cette ville calme.

Après manger, nous laissons Ljubljana avec regret. Dans deux voitures, nous prenons la route à destination de Kobarid, village dans lequel se trouve le restaurant Hiša Franco, classé parmi les cinquante meilleurs restaurants au monde et dont le chef Ana Ros a été qualifiée meilleure chef féminine au monde. Sylvie s’intéresse beaucoup à la cuisine. Elle a aussi le talent de toujours pouvoir préparer un met délicieux quels que soient  les ingrédients qui lui sont disponibles.  Elle a le don de savoir mélanger les saveurs et combiner les ingrédients. Elle a même créé un blog,  www.haitibites.com , dans lequel elle poste des recettes nées de son imagination. Du fait de son intérêt pour la gastronomie, c’est elle qui nous a parlé du restaurant Hiša Franco et nous a invités à  y effectuer une réservation à partir du moment où nous étions décidés à faire ce voyage en Slovénie. Ana Ros a un parcours intéressant : elle a fait des études de diplomatie et c’est son mariage avec Monsieur Kramer qui l’a poussée vers la cuisine. Le couple a décidé de s’occuper de l’hôtel et du restaurant de la famille de son mari situés dans la vallée de Soca.

Notre cousin Gaéthan et sa femme Maria, qui s’intéressent également à la gastronomie, avaient aussi entendu parler de l’endroit. Il était entendu qu’ils feraient partie du groupe qui dînerait avec nous à Hisa Franko. La route de Ljubljana à Kobarid est pittoresque : elle longe souvent la rivière Soca dont l’eau est limpide et transparente ; quant aux montagnes alentour, elles sont magnifiques. On a l’impression de traverser des cartes postales.

Adrien et moi, Sylvie et Herbert, Mathias et Andreas nous enregistrons à l’hôtel Hvala, Trg Svoboda, Kobarid, alors que Luc Arthur et Alejandra ont pu trouver de la place dans l’hôtel de treize chambres tenu par Ana Ros et son mari. Ils y rencontreront Gaéthan et Maria qui ont pu aussi y réserver une chambre.

Kobarid

Quand arrive l’heure du diner, c’est un groupe enthousiaste et impatient de faire cette expérience culinaire qui se rend à Hiša Franco. Et nous ne sommes pas déçus. Dans une salle entièrement vitrée située dans la cour,  Ana Ros reçoit personnellement ses clients et leur  souhaite la bienvenue. La    montagne  verte qui avoisine le site en constitue le décor. On nous propose un menu dégustation de cinq, neuf ou onze plats. Nous venons de loin, ne savons pas si nous retournerons un jour en Slovénie, encore moins à Hisa Franko. Nous voulons vivre pleinement l’expérience et choisissons le menu de onze plats. Mathias et Andreas ont onze ans, mais ce sont de fins gourmets et ils apprécieront comme les adultes ce menu raffiné. La seule différence est qu’ils n’auront pas de vin. Sept vins, tous slovènes,  sont savamment choisis par Monsieur Kramer pour accompagner les plats. Chaque plat est expliqué par un maitre de cérémonie, qui nous informe sur les saveurs qui vont en ressortir et nous explique le choix du vin. C’est une expérience unique que je ne voudrais jamais oublier.  À la fin de ce compte-rendu de la journée, je poste le menu en anglais tel qu’il nous a été présenté à Hiša Franko.

Onze plats différents dégustés avec un immense plaisir. Une fête ! Un régal ! Au moment de partir, nous ne sommes pas avares de compliments à Chef Ana Ros et à son équipe professionnelle compétente. Nous sommes contents de constater que nous avons le ventre bien plein, pourtant nous ne nous sentons pas incommodés d’avoir trop mangé. Tout était fin, délicat, recherché, savant. Le chef Ana Ros nous invite alors à prendre le petit-déjeuner du lendemain à Hiša Franko. Pourquoi dès lors ne pas nous joindre demain aux deux couples de notre groupe qui séjournent chez elle ?

Le groupe qui loge au charmant Hôtel Hvala laisse Hiša Franko heureux de l’expérience, mais jalouse un peu ceux qui ont eu la chance de pouvoir dormir sur place. Il est quand même certain qu’après une journée aussi bien remplie, nous sommes tous  prêts pour une bonne nuit de sommeil.

Hisa Franko

Eleven Course Diner

Franko’s bread made with fermented apple peel

Cucumber, peach, curry and rabbit liver

Cheese lollipops

Local butter

Lingon leaf, fermented beet, cottage cheese and forest honey

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Sardine, candied lemon, fennel

Grayling, Cabbage water, porcini mushrooms, pumpkin oil mayo, blueberries

Wine : Sivi Pinot Batic 2015 Vipava

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Sheep cottage cheese ravioli, bone marrow, lovage, prosciutto broth and hazelnuts

Umami beef tongue

Wine : Boem Sauvignon Kramar 2013 Brda

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Wild duck in a summer garden

Trout, black currant, whey

Wine : Janot Blazic 2010 Brda

Green beans “Scogliera”

Wine : Halvazda Sterberger 2009 Kras

Tripe, duck jus, cave cheese, fried nettles, chanterelles

Dreznica-Idrsko-Mexico City – Mountain rabbit 2.0 on vacation in Mexico

Wine : Merlot Reya 2011 Brda

Walnut meringue, 21 day kefir, pear in chamomile, forest honey and pollen ice cream

Blood orange, black tea, granola, carrot ice cream and salted almond mousse

Wine : Baria Batic

Wine : Vipava 2015

Le 26 juillet 2017 – Milan, Italie – Ljubljana, Slovénie

Mon fils, Luc Arthur, et sa femme Alejandra sont des voyageurs expérimentés dont la compagnie est agréable et relaxante. Aujourd’hui, la route de Milan, en Italie, à Ljubljana, en Slovénie, prendra environ cinq heures. Luc Arthur est le chauffeur du véhicule loué. Nous décidons de laisser Milan aux environs d’une heure de l’après-midi. Pas de stress, nous sommes maîtres de notre horaire pour la journée. Ma fille, Sylvie, son mari Herbert et mes petits enfants, Mathias et Andreas, arriveront très tard à Ljubljana, aux environs de onze heures du soir, en avion en provenance de Paris après avoir pris le vol direct d’Air Caraïbes de Port-au-Prince à Paris. Nous logerons tous au même hôtel. Je suis impatiente de les voir et de leur souhaiter la bienvenue dans cette ville que nous allons découvrir ensemble.

Ce matin, à Milan, le jeune couple nous propose un petit déjeuner dans le quartier résidentiel et commercial d’Isola, où l’on peut voir d’anciens immeubles aux balcons de fer forgé avoisiner des tours modernes. Il a fait ses recherches et veut aller à la boulangerie/café Fiordiponti, Via Antonio Pollaiuolo 9, un coin typique. Nous y mangeons avec un plaisir immense du pain focaccia, servi avec des ingrédients italiens de toute fraîcheur aux saveurs dont nous raffolons : huile d’olive, oregano, tomates, ail, basilic pour ne citer que celles-là. Regarder leurs photos sur Instagram, fiordiponti_pollaiuolo, vous met déjà l’eau à la bouche ! Il fait bon et nous sommes installés sur la terrasse. Il n’y a pas grand monde et, dans ce cadre relaxant où nous dégustons en bonne compagnie de la nourriture de qualité avec un délicieux espresso, je me dis que la vie est belle ! Souriants, Alejandra et Luc Arthur nous disent qu’ils ont une nouvelle à partager avec nous. Nouvelle qui me fait exploser de joie : ils attendent un bébé ! Miracle de la vie ! Un moment tranquille pendant lequel nous est annoncé le plus heureux des événements. Une émotion extraordinaire m’étreint. Dans mon cœur, je sens résonner une trompette qui joue en grande pompe les notes du bonheur. Je bénis la sérénité du lieu qui nous a accueillis pour nous faire connaitre cette merveilleuse nouvelle qui nous procure à tous les quatre de la félicité. Et voilà comment un café local bien sympathique, le Fiordiponti, devient un endroit inoubliable.

Tour moderne de Milan

Alejandra se transforme pour moi en reine de ce voyage et ses désirs seront des ordres. Elle suggère de faire un dernier tour au cœur de Milan avant de laisser la ville. Nous avons donc ainsi l’occasion de voir la fameuse Maison d’opéra, La Scala, de revoir la majestueuse cathédrale Dôme et de traverser une dernière fois les couloirs de la galerie Vittorio Emanuele.

Quand nous prenons la route en début d’après-midi, nous n’avons pas encore faim. Alejandra devra nous dire quand nous arrêter pour manger. Elle a gardé, dit-elle, un excellent souvenir d’un repas rapide, pris il y a quelques années, sur une autoroute italienne dans un Autogrill, entreprise de restauration italienne au service des voyageurs. Approuvé ! En route, nous nous arrêtons donc à un Autogrill. L’endroit est propre et bien tenu. Rapidement, nous achetons sandwichs et boissons que nous consommons sur place. C’est pratique. Pas de temps perdu.

Les paysages, qui défilent sur la route, sont merveilleux, du côté Italien comme du côté slovène, mais mon enchantement à les voir est surpassé par l’émerveillement de la vie qu’Alejandra porte en elle et par mon excitation de retrouver à Ljubljana mes premiers petits-enfants, Mathias et Andreas, accompagnés de leurs parents.

Arriver au Best Western Premier Hôtel Slon à Ljubljana est un casse-tête. Nous tournons en rond, passons et repassons dans des routes à sens unique sans jamais arriver à voir l’hôtel. Nous faisons entièrement confiance au GPS et, cette fois, ce n’est apparemment pas une bonne idée. Nous finissons par appeler l’hôtel qui nous explique que la rue, dans laquelle il se trouve, est dans une zone piétonne de la ville qui accepte cependant que les clients de l’hôtel y amènent leur voiture pour quelques minutes, le temps de débarquer leurs valises. Des indications nous sont données sur comment pénétrer en voiture dans cette rue piétonne. Est-ce le long jeu de cache-cache joué pour retrouver l’hôtel qui nous fait considérer ses chambres magnifiques ? Très différentes l’une de l’autre, elles offrent toutes confort et élégance. Nous ne faisons que nous y rafraîchir rapidement pour aller dîner au restaurant Gostilna Na Gradu où Luc Arthur a réservé.

Une rue de la charmante ville de Ljubljana, Slovénie

Pour Adrien et moi, quelle surprise de découvrir que le restaurant est situé dans l’enceinte du château de Ljubljana qui surplombe la ville, sorte d’emblème de la ville, visite à ne pas rater ! Nous avons pris un taxi qui a fait le tour de la colline pour y arriver, mais on peut aussi y arriver en funiculaire. Nous nous sentons l’âme aristocrate en découvrant les saveurs slovènes dans ce cadre enchanteur, accompagnés d’Alejandra, aujourd’hui notre reine. Dans la cour du château, il y a une séance de cinéma en plein air. C’est une tradition ici en été.

Après le repas, le ventre plein, le cœur content, nous rentrons à l’hôtel pour y retrouver notre équipe arrivant d’Haïti ! Un autre bonheur au cours de cette journée qui n’en a pas manqué.

Le mardi 25 juillet 2017 – Rome – Milan

Le jour du mariage de Cloé et de Geoffrey approche à grands pas ! Le samedi 29 juillet : c’est dans quatre jours ! Je me sens tout excitée à l’idée de vivre bientôt cette grande fête familiale.

Grâce à différents groupes Whattsapp formés, je suis mise au courant de plusieurs des déplacements de la famille et des amis à destination de Kranjska Gora, en Slovénie. Je sais, par exemple, que la pétillante future mariée, Cloé, a embarqué sur un vol Tap Airlines qui fait le trajet : Miami – Lisbonne – Venise. Son fiancé, Geoffrey, déjà arrivé avec quelques membres de sa famille en Slovénie, est parti la chercher en voiture à Venise !

Ma filleule, Mirabel, sœur de Cloé, est arrivée hier à Paris avec sa famille. Ils y attendent ma sœur, Dominique, et prendront tous ensemble un vol Paris – Ljubljana.

Charlot, mon neveu, qui pensait ne pas pouvoir venir au mariage, annonce qu’il conduira de Munich à la Slovénie où il arrivera la veille du mariage et pourra donc être présent au pique-nique organisé ce jour-là.

De grand matin, Pascale, ma sœur, annonce qu’elle fait ses valises. Son itinéraire : Guatemala – Miami – Madrid – Munich où Catherine la récupérera à l’aéroport pour se rendre en Slovénie en voiture.

Ma nièce Victoria, en Californie, fait aussi ses valises.

Luc Arthur, mon fils, et sa femme Alejandra, sont arrivés ce matin à Milan où Adrien et moi allons les rejoindre pour partir en voiture ensemble vers Ljubljana. Dans cette ville, nous logerons une nuit, comme ma fille Sylvie et son mari Herbert, mes petits-fils Mathias et Andreas,  au BW Hôtel Premier Hôtel Slon. C’est là que je vais retrouver les amours de ma vie, mes petits-fils, Mathias et Andreas. Que tout cela est excitant ! C’est dommage que ma benjamine Stephie, mon neveu Jean-Marc et sa femme  Fanny ne soient pas avec nous avec leurs petites filles, Mia et Léa, d’autant plus qu’aujourd’hui ramène l’anniversaire de la petite Léa qui atteint l’age de raison : sept ans!

Adrien et moi faisons le trajet de Rome à Milan dans un train Italo (9912), propre et confortable, qui démarre à l’heure, 10:45 am pour arriver à Milan à 14:15. J’ai toujours apprécié le train comme moyen de locomotion, mais les gares me stressent : la foule, les nombreux quais et les embarquements rapides où le passager est responsable de sa personne et de ses bagages me font prêter une attention soutenue, l’erreur étant plus facile que la correction qui implique d’ailleurs un coût financier. De plus, j’ai vécu en 2011 la mauvaise expérience de perdre mon passeport à la gare de Vérone en Italie, et j’en suis traumatisée. Mais aujourd’hui tout se passe bien ! Je dois vous avouer, ce qui fera sourire ceux qui ont l’habitude de prendre le train, qu’à cause de notre manque d’assurance dans les gares, nous nous sommes rendus à celle de Rome deux heures et demie avant le départ du train !

À Milan, nous prenons un taxi pour nous rendre au AC Hôtel Milano où Alejandra et Luc Arthur logent eux aussi.

Nous avons une mission importante à Milan ; faire presser le costume qu’Adrien portera au mariage. C’est la priorité du moment et heureusement que l’hôtel est capable de nous offrir ce service avec la promesse formelle de le rendre le lendemain matin. Quand nous nous installons dans notre chambre, nous respectons l’accord passé avec Luc et Arthur et Alejandra, fatigués par le vol transatlantique : c’est à eux de prendre contact avec nous.

De notre grande chambre au numéro 1201, j’aime la vue que nous avons sur une petite église et son clocher. Je la trouve apaisante et reposante.

Vue de notre chambre à Milan

Ce n’est qu’à 5:30 pm que Luc Arthur, à qui nous avions envoyé un texto, nous rejoint dans notre chambre. Alejandra, fatiguée par une grippe et le décalage horaire, se repose encore.

En début de soirée, nous sortons tous ensemble pour découvrir un peu Milan où nous ne resterons qu’une nuit. De la station de métro la plus proche de l’hôtel, nous descendons deux stations plus loin. À notre sortie du métro, nous longeons le château Sforza pour arriver à l’imposante cathédrale Il Duomo, à côté de laquelle se trouve le magnifique centre commercial Vittorio Emanuele. Là, nous apprécions la hauteur et la beauté des plafonds, le détail des parquets de marbre, l’immense dôme vitré multicolore surplombant ce grand espace et l’esthétique des vitrines.

L’imposante cathédrale Il Duomo de Milan

Centre commercial Vittorio Emanuele

Quand arrive le moment où nous avons faim, nous nous disons que, dans un endroit aussi touristique, les restaurants sont sans doute hors de prix pour une nourriture à peine passable et ne voulons pas être pris au piège. Nous faisons quand même le choix paresseux de nous attabler à Il Salotto du Milano superbement bien placé à l’intérieur de la Galerie et finalement, nous y mangeons bien et à des prix raisonnables. Il est vrai qu’il est difficile pour des gens comme nous qui aimons les pâtes, d’être insatisfaits dans un restaurant en Italie.

Le dome du centre commercial Vittorio Emanuele

Restaurant Il Salotto bien placé à l’intérieur de la Galerie Vittorio Emanuele

Intérieur du centre commercial Vittorio Emanuele

J’avais beaucoup d’attentes vis-à-vis de Milan, ville sophistiquée, ville de la mode italienne. Cependant, l’excitation d’y retrouver mes enfants l’a emporté sur la découverte de cette ville que je visite pour la première fois. Le soir, j’attends avec impatience la journée du lendemain qui m’amènera à Ljubljana en Slovénie, cette ville, ce pays que j’apprends à connaître depuis quelque temps sur quelques comptes d’Instagram qui me font rêver : igslovenia, feelslovenia, thisisslovenia.