Le mardi 25 juillet 2017 – Rome – Milan

Le jour du mariage de Cloé et de Geoffrey approche à grands pas ! Le samedi 29 juillet : c’est dans quatre jours ! Je me sens tout excitée à l’idée de vivre bientôt cette grande fête familiale.

Grâce à différents groupes Whattsapp formés, je suis mise au courant de plusieurs des déplacements de la famille et des amis à destination de Kranjska Gora, en Slovénie. Je sais, par exemple, que la pétillante future mariée, Cloé, a embarqué sur un vol Tap Airlines qui fait le trajet : Miami – Lisbonne – Venise. Son fiancé, Geoffrey, déjà arrivé avec quelques membres de sa famille en Slovénie, est parti la chercher en voiture à Venise !

Ma filleule, Mirabel, sœur de Cloé, est arrivée hier à Paris avec sa famille. Ils y attendent ma sœur, Dominique, et prendront tous ensemble un vol Paris – Ljubljana.

Charlot, mon neveu, qui pensait ne pas pouvoir venir au mariage, annonce qu’il conduira de Munich à la Slovénie où il arrivera la veille du mariage et pourra donc être présent au pique-nique organisé ce jour-là.

De grand matin, Pascale, ma sœur, annonce qu’elle fait ses valises. Son itinéraire : Guatemala – Miami – Madrid – Munich où Catherine la récupérera à l’aéroport pour se rendre en Slovénie en voiture.

Ma nièce Victoria, en Californie, fait aussi ses valises.

Luc Arthur, mon fils, et sa femme Alejandra, sont arrivés ce matin à Milan où Adrien et moi allons les rejoindre pour partir en voiture ensemble vers Ljubljana. Dans cette ville, nous logerons une nuit, comme ma fille Sylvie et son mari Herbert, mes petits-fils Mathias et Andreas,  au BW Hôtel Premier Hôtel Slon. C’est là que je vais retrouver les amours de ma vie, mes petits-fils, Mathias et Andreas. Que tout cela est excitant ! C’est dommage que ma benjamine Stephie, mon neveu Jean-Marc et sa femme  Fanny ne soient pas avec nous avec leurs petites filles, Mia et Léa, d’autant plus qu’aujourd’hui ramène l’anniversaire de la petite Léa qui atteint l’age de raison : sept ans!

Adrien et moi faisons le trajet de Rome à Milan dans un train Italo (9912), propre et confortable, qui démarre à l’heure, 10:45 am pour arriver à Milan à 14:15. J’ai toujours apprécié le train comme moyen de locomotion, mais les gares me stressent : la foule, les nombreux quais et les embarquements rapides où le passager est responsable de sa personne et de ses bagages me font prêter une attention soutenue, l’erreur étant plus facile que la correction qui implique d’ailleurs un coût financier. De plus, j’ai vécu en 2011 la mauvaise expérience de perdre mon passeport à la gare de Vérone en Italie, et j’en suis traumatisée. Mais aujourd’hui tout se passe bien ! Je dois vous avouer, ce qui fera sourire ceux qui ont l’habitude de prendre le train, qu’à cause de notre manque d’assurance dans les gares, nous nous sommes rendus à celle de Rome deux heures et demie avant le départ du train !

À Milan, nous prenons un taxi pour nous rendre au AC Hôtel Milano où Alejandra et Luc Arthur logent eux aussi.

Nous avons une mission importante à Milan ; faire presser le costume qu’Adrien portera au mariage. C’est la priorité du moment et heureusement que l’hôtel est capable de nous offrir ce service avec la promesse formelle de le rendre le lendemain matin. Quand nous nous installons dans notre chambre, nous respectons l’accord passé avec Luc et Arthur et Alejandra, fatigués par le vol transatlantique : c’est à eux de prendre contact avec nous.

De notre grande chambre au numéro 1201, j’aime la vue que nous avons sur une petite église et son clocher. Je la trouve apaisante et reposante.

Vue de notre chambre à Milan

Ce n’est qu’à 5:30 pm que Luc Arthur, à qui nous avions envoyé un texto, nous rejoint dans notre chambre. Alejandra, fatiguée par une grippe et le décalage horaire, se repose encore.

En début de soirée, nous sortons tous ensemble pour découvrir un peu Milan où nous ne resterons qu’une nuit. De la station de métro la plus proche de l’hôtel, nous descendons deux stations plus loin. À notre sortie du métro, nous longeons le château Sforza pour arriver à l’imposante cathédrale Il Duomo, à côté de laquelle se trouve le magnifique centre commercial Vittorio Emanuele. Là, nous apprécions la hauteur et la beauté des plafonds, le détail des parquets de marbre, l’immense dôme vitré multicolore surplombant ce grand espace et l’esthétique des vitrines.

L’imposante cathédrale Il Duomo de Milan
Centre commercial Vittorio Emanuele

Quand arrive le moment où nous avons faim, nous nous disons que, dans un endroit aussi touristique, les restaurants sont sans doute hors de prix pour une nourriture à peine passable et ne voulons pas être pris au piège. Nous faisons quand même le choix paresseux de nous attabler à Il Salotto du Milano superbement bien placé à l’intérieur de la Galerie et finalement, nous y mangeons bien et à des prix raisonnables. Il est vrai qu’il est difficile pour des gens comme nous qui aimons les pâtes, d’être insatisfaits dans un restaurant en Italie.

Le dome du centre commercial Vittorio Emanuele
Restaurant Il Salotto bien placé à l’intérieur de la Galerie Vittorio Emanuele
Intérieur du centre commercial Vittorio Emanuele

J’avais beaucoup d’attentes vis-à-vis de Milan, ville sophistiquée, ville de la mode italienne. Cependant, l’excitation d’y retrouver mes enfants l’a emporté sur la découverte de cette ville que je visite pour la première fois. Le soir, j’attends avec impatience la journée du lendemain qui m’amènera à Ljubljana en Slovénie, cette ville, ce pays que j’apprends à connaître depuis quelque temps sur quelques comptes d’Instagram qui me font rêver : igslovenia, feelslovenia, thisisslovenia.

 

Le lundi 24 juillet 2017 – Rome, la ville aux sept collines

La journée était planifiée, simple et reposante : promenade en Big Bus avec un arrêt à la roseraie et au jardin des oranges du mont Aventin. Mais Rome a trop à offrir et ses multiples attractions nous tentent. À bord du bus, nous remettons en question notre programme initial et nous décidons, non sans tergiversations, de faire, de préférence, une visite du Vatican.

Cité du Vatican

Nous descendons donc au bord du Tibre, au pont Sant’Angelo que nous traversons à pied pour changer de rive et déboucher devant le château Sant’Angelo. C’est là que se vendent les tours pour le Vatican qui reçoit 30,000 visiteurs par jour. Les lignes pour permettre d’y entrer sont décourageantes. Mais l’industrie touristique a eu la brillante idée de développer un produit : les tours sans ligne. Sollicités de toute part par des rabatteurs nous invitant à acheter cette formule, Adrien et moi la choisissons sans conviction, doutant de la confiance que nous pouvons accorder à ce système. Notre guide a à sa charge une quarantaine de personnes. Avec assurance, elle fait traverser la marée humaine attendant pour visiter les lieux à son groupe et nous pénétrons ainsi l’enceinte du Vatican sans faire la queue. Finalement, le système fonctionne bien !

Tout est grandiose dans la cité du Vatican. C’est un spectacle de longer sa Grand Rue bordée de colonnes, suivie de ce cercle composé de grandes colonnes romaines, au milieu duquel s’érige un obélisque derrière lequel on voit la superbe coupole de la basilique Saint-Pierre. Extraordinaire !

Tout est grandiose dans la cité du Vatican

Les premières galeries, par lesquelles nous accédons au Vatican, nous dévoilent des chefs d’œuvre: sculptures, tapisseries, peintures, que nous admirons en marchant sur des parquets superbes et abrités par des plafonds de toute beauté. Nous arrivons ensuite à la galerie exposant les cartes de géographie. Comme ces cartes d’Italie m’impressionnent ! Comment atteindre une telle précision avec les moyens de l’époque ?

Au Vatican, plafonds de toute beauté
A la galerie des cartes de géographie datant du XVIeme siècle.

De religion catholique, je suis impatiente d’arriver à la Chapelle Sixtine, conclave, lieu où sont enfermés les cardinaux lors de l’élection d’un Pape. Le vote se fait sous l’inspiration de l’Esprit-Saint et il est normal que l’on impose, pour entrer dans ce lieu saint, un code vestimentaire, le silence et l’interdiction d’y prendre des photos. Malheureusement, la foule de visiteurs est compacte, l’endroit trop touristique et je n’y ressens aucune émotion dans ce lieu où je suis déçue de ne pas pouvoir me recueillir. La surveillance me paraît impossible à opérer, mais elle y est pourtant stricte et très efficace. Un homme de notre groupe a enlevé son cellulaire d’une de ses poches pour rapidement faire une photo. Le geste a été repéré au même moment par la sécurité qui s’est approchée de lui. Sans mot dire, elle l’a tenu sévèrement par les bras pour le diriger vers la sortie. Notre guide, qui respectait le silence imposé, n’a pu parler, mais son regard fut expressif. À la sortie de La Chapelle, elle nous a fait savoir combien l’incident était regrettable, mais nous a rappelé qu’elle avait pris la peine de bien nous indiquer les règles à suivre à l’intérieur.

Nous visitons ensuite la majestueuse basilique Saint-Pierre. L’espace étant gigantesque, le public, dont je fais partie, s’y sent plus à l’aise que dans La Chapelle Sixtine où nous faisions du coude à coude. Tout y est beau, riche et spectaculaire, mais, une fois de plus, ce lieu de prière est devenu touristique et n’invite pas au recueillement.

La majestueuse basilique Saint-Pierre

Même devant la scène poignante de La Pietà de Michel-Ange, merveilleuse sculpture de la Vierge Marie tenant dans ses bras son fils agonisant, je ne ressens pas l’émotion d’une chrétienne, ou tout simplement celle d’une mère. Je suis fâchée que l’acte d’un fou, voulant la détruire, ait obligé les responsables à mettre cette œuvre d’art derrière une vitre blindée qui renvoie les reflets des flashs incessants des caméra. J’en veux à cette vitre blindée qui, brusquement, met une énorme distance entre Marie, Mère chérie, et moi. Je la rends responsable de mon détachement devant cette œuvre que, pourtant, elle protège. Je m’énerve de sentir que tous ceux qui s’approchent de La Pietà n’ont nullement le désir de se laisser attendrir par ce chef-d’œuvre, mais sont plutôt obnubilés par leur désir de poster sur un réseau social une photo d’eux devant cette statue.

Sculpture poignante de La Pietà de Michel-Ange

La visite du Vatican a duré quatre heures, a été enrichissante, mais elle nous a ouvert l’appétit. Nous en sortons assoiffés et affamés. Une bonne bouteille d’eau glacée achetée à la sortie nous retape un peu et nous mangeons avec appétit une lasagne et de la salade fraîche avec mozzarella.

J’aime voir les gardes suisses

Nous allons à l’hôtel nous rafraîchir, pour ensuite longer à pied la jolie sinueuse via Venetto à la recherche d’un restaurant pour dîner. Nous examinons les différents menus affichés sur les trottoirs, la quantité et la qualité des clients, les sites, les bruits, les ambiances et nous finissons par choisir le restaurant « il Gazebo », avec son pavillon vitré, fermé et climatisé placé sur le large trottoir. Cet endroit offre bien des avantages : la climatisation est bienvenue, puisqu’il fait chaud et le vacarme des chauffeurs italiens, qui n’hésitent pas à presser sur le champignon, est atténué, puisque l’endroit est fermé.

Le dîner est bon, cependant les points forts de la soirée demeurent le vin rouge, Ruffino Reserva ducale 2013 — Chianti Classico et les profiteroles ! Ce dessert est délicieux et le simple fait d’écrire combien il était bon me fait monter l’eau à la bouche.

Nous faisons une courte marche digestive pour retourner à l’hôtel. Quel plaisir de visiter Rome !

Le dimanche 23 juillet 2017 – Rome

Aujourd’hui est dimanche et je veux aller à la messe dominicale à Rome !

À la réception de l’hôtel, on m’informe que l’église la plus proche est celle de Sant’Andrea al Quirinale, église ovale dessinée dans le style baroque pour les Jésuites par Gian Lorenzo Bernini. Elle a été construite de 1658 à 1670. Les heures des messes, me dit-on, sont 7:009:30 et 11 heures du matin. Je voudrais bien aller à celle de 7:00 du matin, mais j’ai du mal à sortir aussi tôt du lit. Je suis habillée et fin prête à 9:20, mais Adrien me demande de lui accorder quelques minutes pour qu’il s’habille et m’accompagne. Je ne veux pas prendre la lourde responsabilité de faire rater une messe à Adrien. Je l’attends donc patiemment et l’heure à laquelle nous sommes enfin prêts nous permet d’assister à la messe de 11:00 du matin.

Il fait 35 degrés Celsius à Rome. Adrien n’est pas disposé à faire quinze minutes de marche à cette température. Nous prenons donc un taxi vers la jolie église de Saint-Andrea. Vu que nous y arrivons assez tôt, nous avons le temps de nous asseoir dans un café voisin pour déguster un expresso italien, un croissant et un jus d’orange.

Nous rentrons à l’église à onze heures moins dix. Il y a une messe qui n’est pas encore terminée. La chorale chante merveilleusement bien et, chose étonnante, des caméras de télévision filment cette cérémonie religieuse. Nous restons debout au fond de l’église pour la fin de cette Grand messe. Quand les fidèles de la messe précédant la nôtre s’en vont, nous nous approchons de l’autel, et nous nous installons sur un banc. Il y en a d’autres qui font comme nous, mais rien ne se passe. À 11:15, une dame se lève et s’adresse à une jeune de la chorale encore présente. Elle lui indique un panneau vers lequel elle se rend. Je la vois faire un signe d’impatience avant de se diriger vers la sortie. Je vais alors aussi consulter ce panneau qui indique à ma grande déception qu’il n’y a pas de messe à onze heures du matin au mois de juillet. Je fais signe à Adrien et nous voilà partis nous aussi. Nos intentions étaient bonnes.

Nous marchons à notre rythme dans Rome, la ville éternelle, la ville aux sept collines. Nous sommes approchés par un vendeur de tickets pour Big Bus, un de ces autobus faisant le tour de la ville avec une bande audio décrivant ce que l’on voit sur le trajet. Il permet de descendre aux points d’intérêt et de remonter à n’importe quel moment. J’adore la liberté qu’offre ce système. Nous voilà donc embarqués dans un Big Bus sans vraiment l’intention d’en descendre.

Sur la Colline Esquilin, nous voyons la Basilique de Sainte-Marie-Majeure, le plus grand monument et la plus ancienne église romaine consacrée à la vierge. La légende veut que, dans la nuit du 4 au 5 août 356, La Vierge apparût en rêve au Pape Saint-Libère et à un riche Romain Jean, leur demandant de lui construire une église. Tout de suite après, en plein mois d’août, il neigea sur la colline et c’est ainsi que l’endroit où placer l’église fut désigné. À noter que cette basilique est la propriété du Vatican.

J’apprends que Rome est la ville qui possède le plus grand nombre d’obélisques au monde. Ils sont au nombre de 13 : huit égyptiens et cinq du temps moderne.

Nous passons à côté du forum romain, centre d’activité de la ville, là où se faisait aussi le défilé glorieux des gladiateurs.

Nous voyons le Colisée, avec ses 80 arches d’entrée de six mètres de large, pouvant accueillir 50,000 spectateurs. Je m’émerveille de Rome! Les Romains avaient, j’en suis persuadée, bien plus de connaissances et de logistique que nous pensons. Imaginez que Le Colisée avait un velum rétractable que l’on faisait manœuvrer par les marins habitués à l’art de la voile!

Puis, nous passons près du Circus Maximus avec son circuit de sable qui permettait le spectacle passionnant de la course de chars. Il pouvait accueillir 150,000 spectateurs! En face du Circus Maximus, sur une paroi de l’église Santa Maria in Cosmedin, on nous indique La bouche de la Vérité, grande attraction touristique à cause de la légende selon laquelle cette bouche aurait tranché la main de tous ceux qui ne disent pas la vérité.

Sur le mont Aventin en face du Circus Maximus se situe une roseraie abritant plus de 1,100 espèces de roses et aussi un jardin d’oranger que l’on peut visiter. Nous nous promettons de faire cette visite le lendemain et préférons rester aujourd’hui tranquillement assis à bord de Big Bus.

Il passe avec nous à côté du Théâtre Marcelo, de la Piazza Venetia, pour arriver au bord du Tibre d’où nous voyons l’imposant château Saint-Angelo. Nous traversons le Tibre. Nous voyons La Piazza Cavour, faisons le tour des jardins de La Villa Borghese et nous descendons enfin du Bus à Barberini pour nous rendre à pied à la fontaine de Trévise. C’est la troisième visite d’Adrien et moi à la fontaine de Trévise et notre enthousiasme à la voir ne tarit jamais. Malgré la foule, la chaleur, nous voulons admirer encore une fois ce site, y prendre des photos qui montreront que le site a gardé sa splendeur au cours des années. Par contre, les années n’ont pas le même effet d’immuabilité sur Adrien et moi qui ne ressemblons plus à ce couple photographié trente ans plus tôt sur ce site. C’est ça la vie !

Chateau Saint Angelo
Fontaine de Trévise

Nous avons maintenant extrêmement chaud et un peu faim. Pas loin de la fontaine, il y a un restaurant climatisé : le Baccano. Notre besoin de fraîcheur nous porte à y entrer sans même consulter le menu. Exténués par la chaleur, nous commandons quelque chose de frais, un hachis de crevettes roses. Nous en avons été fort déçus et n’avons pas aimé non plus les pâtes qui ont suivi.

Nous en sortons cependant le ventre plein. Estimant que l’hôtel n’est pas trop loin, nous décidons de faire une marche de digestion, ce qui ne peut que nous faire du bien. Nous voilà partis ! Bien vite, nous arrivons dans les jardins de la Villa Borghese et c’est là que commence une marche qui, j’ai pensé, ne finirait jamais. Heureusement que nous étions à l’ombre et dans un beau cadre. Mais sans taxi dans les jardins, nous sommes contraints à marcher pendant deux heures. Nous sommes enfin sauvés par un vendeur, dans un stand de crème glacé, qui nous a indique la direction à prendre pour arriver à l’hôtel. Il estime que nous avons encore vingt minutes de marche. Sans le sport fait régulièrement depuis quelque temps, je ne pense pas que nous aurions pu supporter avec autant d’énergie cette longue marche.

Nous la faisons suivre par un peu de repos à l’hôtel pour partir plus tard, en taxi, vers la Via del Corso, route de shopping. Les sous-vêtements de la marque Intimissimi nous attirent et nous en achetons, sachant qu’ils ne prendront pas de place dans les valises et que nous pouvons tout de suite en jouir. Après, nous nous adonnons au lèche-vitrine, activité agréable. Rome regorge de touristes !

Nous rentrons à l’hôtel déposer nos paquets et prendre un verre. Sur la Via Vittorio Véneto, en face du Marriott — Grand Hôtel Flora, il y a un restaurant, le Harry’s bar. Nous allons y déguster un branzino en croûte de sel accompagné d’un pinot Grigio, au son d’un piano. Délicieux et agréable repas bien mérité après cette longue marche dans la merveilleuse ville de Rome !

Jardins de la Villa Borghese

Nous sommes curieux de voir ce que demain nous réserve.

 

Le samedi 22 juillet 2017 – Rome

Ayant choisi l’option de débarquer nous-mêmes avec nos bagages, nous avons dû laisser le bateau tôt – six heures du matin –, et cela s’avéra en fait beaucoup plus simple que je le pensais. Je stressais inutilement à l’idée de cette procédure que je n’étais pas sûre de comprendre. La Celebrity Cruise Line traite vraiment merveilleusement bien ses clients et leur rend toujours la tâche facile. De bonne heure, nous sommes donc sur le quai du port de Civitavecchia, prêts à prendre un taxi avec nos bagages dont nous ne nous sommes pas séparés. Il faut compter une heure et demie de taxi pour sortir du port de Civitavecchia, afin de se rendre au centre de Rome, capitale de l’Italie. La compagnie Celebrity Cruise nous a informés la veille que les taxis risquaient d’être difficiles à trouver, compte tenu de l’affluence au moment où le bateau débarque ses milliers de passagers. Mais heureusement nous en trouvons un bien vite. Cependant, nous n’avions pas été prévenus du prix de la course qui nous étonne grandement : cent cinquante euros par personne. Notre première réaction est de protester, nos idées préconçues au sujet de la nature coquine des Italiens ressortant brusquement de notre subconscient. Cela entraîne une discussion qui nous laisse penser que nous avons raison quand nous observons d’autres personnes réagir comme nous. Nous voyons en effet des gens partir sur un accès de colère en traînant derrière eux leurs bagages. Nous sommes tentés d’en faire autant. Mais sagement, nous suivons plutôt ceux qui acceptent le deal et embarquent simplement en taxi pour ce tarif tout de même exorbitant. Le quai de débarquement n’est pas encore encombré, et il vaut mieux partir de là avant qu’il n’y ait la grande foule. Inspiration divine !

À 6:45 am, Adrien et moi partageons finalement un mini van avec une famille de trois qui se rend à l’aéroport de Rome. L’aéroport est sur le chemin menant à Rome, le tarif est donc moins cher : cent vingt euros par personne. Il fait déjà chaud. Installés dans notre taxi, nous avons de la peine pour ceux qui marchent sur des kilomètres pour arriver à un point de sortie du port à la recherche d’un moyen de locomotion qui les déposera à leur destination.

Il est huit heures et demie, quand nous arrivons au bel hôtel Marriott — Grand Hôtel Flora sur la Via Vittorio Venetto, à côté des jardins de la Villa Borghese. Notre chambre n’est pas encore prête. Pour faire passer le temps, nous allons faire une courte marche dans les jardins de Villa Borghese. Nous montons ensuite au dernier étage de l’hôtel où un somptueux buffet de petit déjeuner est servi. Nous mangeons en admirant la vue sur cette belle ville de Rome. Nous retournons ensuite au lobby de l’hôtel qui nous donne accès à l’Internet, ce qui nous permet d’attendre patiemment notre chambre que l’on nous livre à midi.

La chambre est spacieuse, confortable et coquette. Nous y défaisons les valises et, n’ayant pas beaucoup dormi la nuit, nous faisons une sieste.

C’est agréable de ne pas se sentir assujetti à un horaire. À notre réveil, nous longeons à pied la Via Venetto. Après un moment, nous prenons un taxi pour nous rendre à la Piazza Navona. Sur cette place, nous visitons l’église de Sainte-Agnès avec ses superbes “bas-reliefs”.

Piazza Navona

Ensuite, nous marchons tranquillement sur la place, regardant les passants, admirant les fontaines, jouissant de ce rythme lent que nous n’avons pas connu ces derniers jours avec les excursions et les nombreuses activités du bateau.

Nous voulons prendre un verre et longeons tous les cafés placés autour de la place. Un côté de la place est baigné de soleil. Nous allons donc du côté ombragé. Un serveur du bar restaurant « Tre Scalini » s’adresse à tous ceux qui passent devant son bar en les appelant « honeymooners » et en leur disant qu’il leur a réservé une place. C’est un petit rien qui fait sourire, alors Adrien et moi nous laissons attirer par ce stratagème. L’Italie est spéciale !

Un Bellini pour moi, un Aperol Spritz pour Adrien. Voilà qui nous ouvre l’appétit. Nous dînons ensuite, amusés par un spectacle qui se déroule en face de nous. Sur un balcon donnant sur la piazza Navona, onze jeunes hommes, bien bâtis, pieds et torses nus, se tiennent debout alignés, verres en main, buvant. Ils n’ont pas l’air de particulièrement s’amuser, mais ils attirent beaucoup les regards, ce qui, je pense, est leur but. Ils ont placé devant eux un écriteau : #ciaodavid. Je trouve cela très amusant. Je les photographie comme tant d’autres qui les observent. J’envoie la photo à mes enfants avec un emoji sourire et un commentaire : seulement en Italie. Ils me répondent tout de suite qu’il est évident que c’est l’enterrement d’une vie de garçon, David en l’occurrence. Comment n’avais-je pas compris ?

#ciaodavid

J’aime les pâtes ! Au Tre Scalini, j’en ai mangé de divinement bonnes. Très simples : avec huile d’olive, persil, poivron, ail et un peu de piment, elles étaient super satisfaisantes !

La sieste de l’après-midi ne nous empêche pas de nous endormir tôt, contents de pouvoir, pendant les prochains jours, jouir de cette belle ville de Rome où le moderne se marie merveilleusement bien à l’antique, où règne une certaine chaleur humaine et où je trouve agréable d’écouter le ton chantant de l’italien.

Le vendredi 21 juillet 2017 – Naples – Capri – Sorrento – Pompéi

Je suis de bonne humeur à l’idée de visiter encore une fois Capri que j’ai la chance de déjà connaître, l’ayant découvert en 1985. J’en ai gardé un excellent souvenir. Notre bateau accoste à Naples à 7:00 am et notre tour durera 10 heures ; c’est le plus long que nous n’ayons jamais pris et il commence dès 7:30 du matin. Je ne me plains pas de devoir me réveiller tôt. La journée s’annonce belle dans la baie de Naples où nous allons voir Capri, Sorrento et Pompéi.

Baie de Naples
Baie de Naples

Notre guide, Monica, rencontrée sur le port de Naples, a la chaleur latine. Elle est très sympathique et se révèle tout au long de cette journée un excellent leader pour notre grand groupe.

La traversée de Naples à Capri est finalement plus longue que ce que j’avais gardé en mémoire : elle dure une heure. Le ferry est fermé avec des lucarnes ne laissant pas voir grand-chose, ce qui me permet de somnoler un peu et sans regret.

À notre arrivée à l’île de Capri, nous accostons au port, encombré de nombreux touristes, et nous faisons immédiatement la queue pour prendre le funiculaire qui mène à la ville de Capri. Dès l’arrivée sur la plate-forme d’accueil où nous dépose le funiculaire, la vue que nous découvrons est spectaculaire, car la ville est placée au haut d’une falaise. Monica nous accorde deux heures de promenade à notre propre rythme.

Que c’est beau de regarder la mer d’un bleu resplendissant dans laquelle les montagnes abruptes semblent se jeter, alors que s’y reposent ou glissent de nombreux bateaux. Les bougainvilliers placés au bord des clôtures sont en fleurs et nous régalent de merveilleuses couleurs vives.

La mer dans laquelle les montagnes abruptes semblent se jeter

Capri est pittoresque, mais est aussi connue pour son shopping. Puisqu’il nous est accordé deux heures de visite libre dans cette ville, Adrien et moi commençons par longer la rue commerciale principale, la Via Frédérico Serena. Son étroitesse, sa pente douce, avec, des deux côtés, des magasins aux jolies vitrines attirantes lui donnent un charme fou. Nous nous laissons attirer par un magasin de chemises et robes de lin aux lignes pures et simples, caractéristiques de l’Italie. Ce magasin, le Vinaccia Franco, offre le linge parfait à porter quand il fait chaud, en l’occurrence, du linge qui nous sera utile en Haïti. Essayage rapide avec des vendeurs compétents qui nous permettent d’emporter chacun un souvenir dont nous jouirons.

Rue commerciale de Capri

Nous continuons notre promenade. Un peu plus bas, sur cette même rue, une jeune fille avec un vaporisateur en main nous propose d’essayer un parfum. Il est agréable et cela nous incite à entrer visiter la parfumerie Carthusia. Les parfums sont fabriqués sur place. Il est beau et intéressant de voir les parfumeurs au travail dans ce décor soigné. J’ai un coup de cœur pour celui qu’ils appellent « Fiori di Capri » et je m’offre un petit flacon. Je l’utilise maintenant avec parcimonie et regrette de ne pas l’avoir acheté en plus grande taille. Il est inhabituel, floral et très agréable. Toutes les fois où je le porte, il me rappelle cette belle île de Capri.

Nous continuons pour nous diriger vers le beau jardin de Capri qui surplombe la mer. De ce jardin haut perché, on peut voir les trois rochers Farraglioni émergeant de la mer. Ces trois rochers sont emblématiques de Capri et sont beaux à voir. Ils témoignent de la force de la nature, le mouvement continu des vagues ayant pu sculpter ainsi ces éperons de rochers qui sortent de l’eau.

Beau jardin de Capri
Les trois rochers Farraglioni émergeant de la mer

Pendant notre promenade à pied dans les charmantes rues de Capri, je remarque ce qu’ils appellent un bar à chien : dans un enclos au pied d’un mur, une bassine remplie d’eau propre pour abreuver les chiens. C’est le genre de choses qui me rend triste quand je visite les pays développés. Elles me ramènent à la dure réalité que les humains des pays pauvres ne sont pas traités avec autant d’égard que les animaux des pays riches.

Bar à chien

Quand nous retrouvons Monica au port de Capri, dans le village de Marina Grande, elle s’est déjà procuré les billets pour la traversée en ferry de Capri à Sorrento. Sorrento est la première ville de la côte Amalfitaine classée au patrimoine de l’Unesco. Il est très plaisant de voir la ville et ses murailles à partir du ferry qui nous y amène. La promenade en bus, du port au centre de la ville placé sur une terrasse surplombant la mer, est belle et la végétation sur le trajet est luxuriante.

Vue de la ville de Sorrento et ses murailles à partir du ferry

À notre arrivée dans la ville de Sorento, j’ai un très fort sentiment de déjà vu qui se confirme à notre premier arrêt à un magasin de marqueterie, le A. Gargiulo & Jannuzzi à la Piazza Tasso. Je me revois là comme si c’était hier. Je regarde la démonstration du travail de marqueterie avec des yeux de connaisseur, les détails de ce procédé artistique me revenant en mémoire avec une précision qui me surprend et m’épate. Adrien a un doute quand je lui dis que nous sommes déjà venus ici. Mais son doute s’efface au moment où je lui montre des meubles de salle à manger qui ont failli lui faire faire une folie il y a 32 ans. À l’époque, Adrien était en poste d’expatrié à la Banque de Boston de Douala au Cameroun. Nous n’avions pas les moyens financiers de nous offrir une table et des chaises aussi merveilleuses, véritables pièces de collection. Pire encore, nous n’avions où les mettre. Il m’avait malgré tout fallu user de beaucoup d’arguments pour dissuader mon mari de faire cette acquisition.

Aujourd’hui, c’est la faim qui nous a épargné cet achat, car Adrien possède un goût fidèle. Il est une fois de plus très tenté par cette table, mais réalise que la transaction commerciale avec les papiers à remplir pour une livraison en Haïti prendrait du temps et ne nous laisserait pas l’opportunité de manger.

Les délicieuses pizzas dégustées à Pizzeria Aurora, juste à côté de A. Gargiulo & Jannuzzi nous font nous sentir bien. La bière bien frappée, qui les a accompagnées, nous permet de réaliser que nous avons passé un bon moment à Sorrento, même si nous n’avons pas eu le temps de voir autre chose que ce magasin de marqueterie avec des pièces de toute beauté, de toutes tailles et à tous les prix : encadrements, plateaux, sous-verres, meubles, etc.

Inutile de préciser que nous n’avons pas eu le temps de jeter un coup d’œil sur les endroits chaudement recommandés à voir à Sorrento, comme l’église de Saint-François-d’Assise, le musée Correale ou le parc avec vue sur le golfe… il faudra donc que je revienne un jour à Sorrento ! Et je pense que ce jour-là, le magasin A. Gargoulette & Jannuzzi nous vendra une pièce.

Il est déjà temps de se rendre à Pompéi, ville-musée qu’Adrien et moi n’avons pas pu visiter en 1985. Notre groupe était arrivé trop tard sur les lieux et l’accès à la ville était déjà fermé. Cette visite est donc la première que nous faisons de Pompéi. Incroyable que cette ville de l’Empire romain, détruite lors de l’éruption du Vésuve en 79 apr. J.-C., ait été oubliée pendant quinze siècles, enfouie sous les sédiments volcaniques. La ville, maintenant sortie des décombres, permet de mesurer sa grandeur d’autrefois. C’est un site archéologique extraordinaire que l’on visite en plusieurs heures tant l’espace est gigantesque. C’est fascinant de revivre la vie dans une ville romaine datant d’il y a 2,000 ans.

Pompéi, ville-musée

Deux dames, à mon avis octogénaires, font partie de notre groupe. La visite de Pompéi est intéressante et très instructive, mais fatigante du fait de la grande chaleur qui règne et des rues aux pavés inégaux sur lesquels il est usant de marcher. Le groupe, mené avec énergie par notre guide Monica, a besoin d’encouragements pour cette longue visite. Or, ces deux octogénaires mènent la danse. Bien informées et posant les questions les plus pertinentes, elles sont en tête de file et marchent sans jamais ralentir. Je pense qu’elles ont stimulé le reste du groupe qui ne serait peut-être pas arrivé au bout de la visite sans la présence de ces dames. Elles me confortent dans mon idée qu’il ne faut jamais perdre son intérêt et son enthousiasme dans la vie. C’est ce qui nous garde en bon état !

Pompéi

Nous retournons au bateau juste avant le départ prévu pour six heures du soir. La journée a été longue. Nous avions fait une réservation pour dîner au restaurant QSine à la cuisine fusion. C’est notre dernière soirée à bord et nous la voulons mémorable.

Le restaurant QSine est extraordinaire et excède même nos attentes avec un menu dégustation proposant des plats du monde entier présentés de manière très attrayante. Adrien et moi nous régalons et déclarons que c’est le meilleur repas pris depuis le début du voyage.

Demain, il faudra débarquer du bateau. C’est la fin de la croisière. Il est demandé à tous les passagers de mettre leurs valises devant les portes de leurs cabines avant 8 heures du soir pour que le personnel de bord les récupère et organise leur remise le lendemain matin. Après cette longue journée, nos valises ne sont pas faites à temps. Il nous faudra donc prendre l’option de débarquer très tôt avec nos valises en main, dès six heures du matin.

La nuit est, de ce fait, assez courte. Ranger les valises nous rappelle combien nous avons été gâtés de n’avoir jamais à le faire pendant ces dix derniers jours où nous avons, cependant, chaque jour visité une destination différente.

Demain matin, nous débarquerons à Rome. J’ai adoré la croisière et la recommanderai à tous ceux qui me demandent conseil pour un voyage. Je suis pourtant très heureuse de continuer ce voyage d’une autre façon pour visiter d’autres destinations attirantes : Rome, Milan et la Slovénie ! Je vais rencontrer mes enfants, mes petits-enfants, ma famille et des amis invités en Slovénie au mariage de Cloé et de Geoffrey. On dirait que ce voyage devient de plus en plus excitant !

 

Le jeudi 20 juillet 2017 – Catane et Taormina, Sicile

L’un des charmes d’une croisière est de découvrir tous les jours au réveil un paysage nouveau à travers la fenêtre d’une même chambre. Ce matin, c’est la grande ville de Catane avec pour toile de fond le mont Etna, volcan fumant, que j’ai le bonheur de voir. La vaste étendue de cette ville me surprend. Elle me paraît immense et belle.

En rentrant dans la ville de Catane, construite dans le style baroque sicilien, je suis cependant déçue par son aspect négligé et non entretenu. Les persiennes aux fenêtres et le linge tendu sur des lignes placées sur les balcons sont caractéristiques de l’Italie. J’y trouve souvent du charme, mais à Catane, à mes yeux, ce tableau ne contribue pas à l’embellissement de la ville même s’il donne de l’authenticité italienne au décor.

Nous traversons Catane en bus, ce qui nous permet de voir ses grandes rues, d’apercevoir à travers des grilles son beau jardin botanique, de ralentir à la Piazza del Duomo pour voir sa Fontaine de l’éléphant noir sculpté dans de la lave et surmonté d’un obélisque égyptien.

On retrouve beaucoup de noir dans les constructions de Catane ; il paraît que c’est parce que l’on mélange au mortier de la lave et des cendres du mont Etna.

Notre bus se dirige ensuite vers Taormina, ville placée sur une falaise à 200 mètres de hauteur. En Italie, les routes sont surprenantes et impressionnantes. Ces routes permettent de passer d’une montagne à une autre en roulant à plat : entre les montagnes, la route est posée sur des colonnes extrêmement hautes pour ensuite passer dans un tunnel creusé dans la montagne à franchir.

J’adore les paysages italiens

Le panorama est magnifique ! Les hautes montagnes jonchées de cyprès semblent se jeter dans la mer. J’adore les paysages italiens !

Le bus nous dépose sur la plateforme d’un grand parking ; c’est de là que nous prenons l’ascenseur qui nous dépose au 7eme étage, devant la porte de Catane. C’est un cadeau d’arriver dans cette ville, sur une grande terrasse avec vue sur la Méditerranée. Un véritable bijou. On comprend que cette ville ait attiré poètes, romanciers et écrivains, parmi lesquels Goethe, Truman Capote, Tennessee Williams, Jean Cocteau, mais aussi des comédiens et le célèbre peintre Salvador Dali !

Porte de Catane à Taormina

Tout est beau ! Nous longeons à pied la rue principale de cette ville médiévale bondée de monde. Dans cette ville piétonne, la rue principale est plate. Cependant, les ruelles, qui la traversent perpendiculairement, sont en escalier. On ne sait où poser son regard : églises, balcons de fer forgé, points de vue, tout est extraordinaire ! C’est un décor de rêve, malgré le fait que tout ait été transformé en boutiques de souvenirs, bars, restaurants ou hôtels pour satisfaire le flux important de touristes.

Rue principale de Taormina
Ruelle en escalier traversant la rue principale

La cerise sur le gâteau de cette visite : le théâtre grec construit au 3eme siècle av. J.-C. Il est superbement rénové. Y arriver est une partie de sport. Je me réjouis de faire régulièrement des exercices depuis quelque temps et de la marche en montagne. L’âge aidant, sans une bonne forme physique, je ne pense pas que je serais arrivée à ce lieu de rêve ! C’est là qu’a eu lieu le G7 cette année, le 26 mai 2017. On a dû y construire un héliport, les voitures des chefs d’État ne pouvant traverser les rues étroites de Taormina et impossible de les faire arriver à pied. Dans notre groupe, quelques personnes se sont laissé décourager par les pentes, les escaliers et la chaleur. Je l’ai regretté pour eux. Dans ce lieu théâtral, la vue de 360 degrés m’émerveille! Ce théâtre peut recevoir 5,500 personnes !

Théatre grec construit au 3ème siècle avant J.C.

Adrien admire les villages perchés autour de Taormina. Ils lui rappellent sa série de films préférés, « Le Parrain », avec des scènes filmées en Sicile.

Un des villages perchés autour de Taormina

Le départ de Catane se fait à quatre heures de l’après-midi. Nous réservons pour le dîner au Tuscan, restaurant du bateau Constellation. Cela me fait plaisir de rencontrer sur le bateau un personnel venant du monde entier. Nous avons été heureux d’y trouver également quelques Haïtiens. Ce soir, au Tuscan Restaurant, nous sommes servis par le très sympathique Alexander de Macédoine, une autre des républiques indépendantes issues de la Yougoslavie.

À 9:15, nous assistons au superbe spectacle d’une Russe, Ina Tolstova, avec son violon électrique. Elle serpente la scène pieds nus et pleine d’enthousiasme en jouant de son instrument avec énergie. Elle est accompagnée de l’orchestre de Constellation qui n’a eu qu’une heure et demie de répétition avec elle. Quel professionnalisme !

Après le spectacle, les centaines de spectateurs s’éparpillent dans différentes activités du bateau : Piano-bar, Karaoké, cinéma, casino, club de cigares.

Demain, le dernier arrêt de la croisière se fera à Naples et nous sommes impatients à l’idée de revoir Capri !

Le mercredi 19 juillet 2017 – Grottes bleues et Marsaxlokk, Malte

Journée fantastique !

Adrien et moi prenons un tour pour visiter les grottes bleues au sud de l’île de Malte et le Village pêcheur de Marsaxlokk.

En passant à travers les charmants villages maltais, notre guide nous fournit des informations très intéressantes. La population de Malte est de 420,000 habitants. Les villes, à Malte, tirent leurs noms de personnalités qui les ont marquées : Fiorinna vient du nom de l’ingénieur qui a dessiné ce village, Pietro Plato Fioriani, La Valette, la capitale, tire son nom du Français Jean de La Valette, fondateur de la ville.

Nous visitons l’île de Malte. L’île de Gozo, qui fait partie de l’archipel de Malte, comprend une population de 20,000 habitants et l’île de Comino, la troisième par la superficie, ne compte qu’une poignée de résidents permanents.

En cheminant à travers les rues de Valletta ou d’autres villages, je prends plaisir à admirer ces jolis balcons de bois vitrés, extensions des maisons. Du temps où il n’y avait pas de télévision, nous dit notre guide, ils étaient la distraction des propriétaires des maisons qui s’y plaçaient pour tricoter, coudre, broder, ou toute autre activité, mais aussi pour jeter un coup d’œil sur ce qui se passait dans la rue et pouvoir papoter.

Présentement, l’économie se porte bien à Malte, leur taux de croissance est de 3% et leur taux de chômage est à 4%. L’an dernier, le pays a reçu deux millions de touristes. La saison touristique commence normalement en Mars et finit en novembre. Cependant, au mois de février cette année, il y a eu 200,000 touristes.

Les paysages à Malte sont très arides, on aperçoit beaucoup de cactus, particulièrement la variété que nous appelons communément en Haïti la raquette. Originaire du Mexique, son nom est le figuier de Barbarie. À Malte, on en extrait une liqueur bien sucrée : le Bajtra, grandement commercialisé. Les marques les plus connues de Bajtra sont Zeppi’s et Ambrosia.

Il pleut rarement dans cette île aux deux saisons, été et automne.  Nous traversons des plantations de vignes; ce pays produit deux vignes exclusives : le girgentina pour le vin blanc et le gellewza pour le vin rouge.

Un arrêt avant d’arriver aux grottes bleues pour s’acheter des souvenirs. À Malte, on fabrique beaucoup de verre soufflé, du filigrane de métal et de la dentelle.

En chemin, nous passons dans un tunnel au-dessus duquel passe la piste d’atterrissage de l’aéroport international de Malte. L’île principale de Malte ne dispose que de 246 km2. Il est normal qu’ils utilisent l’espace au maximum.

De grandes montagnes de roches calcaires se jettent dans la mer

Le paysage autour des grottes bleues est fascinant. De grandes montagnes de roches calcaires se jettent dans la mer. C’est grandiose et magnifique ! Un tour en bateau nous permet de rentrer dans ces grottes où l’eau est bleue. Je suis émerveillée du coup d’œil général sur ces montagnes blanches se jetant dans la mer bleue, avec ça et là des ouvertures permettant aux bateaux d’y pénétrer. C’est majestueux ! C’est superbe ! J’aurais aimé jouir longtemps de ce superbe panorama et je suis déçue de me voir ramenée sur la côte après seulement une vingtaine de minutes. Cette randonnée pourrait durer longtemps; je ne me lasserais pas d’admirer cette nature.

A l’intérieur d’une grotte
Les enfants osent sauter de très haut

Ensuite, destination Marsaxlokk. Ravissant village de pêcheur avec son joli marché et ses bateaux colorés. Ville pleine de charme dans laquelle nous prenons plaisir à marcher… Adrien et moi, nous nous y sentons si bien que nous décidons d’y rester et d’abandonner le tour prévu par Celebrity Cruises Line que nous prenons le temps de prévenir. Nous nous installons dans un restaurant tenu par un Italien de Syracuse, en Sicile. Nous dégustons un plat de penne aux fruits de mer unique : saveurs authentiques de l’huile d’olive, de l’ail et du persil avec moules et calamars ! Un vrai délice ! Le propriétaire du restaurant nous appelle un taxi après notre repas pour nous permettre de retourner au bateau Constellation.

Marsaxlokk, ville pleine de charme
Marsaxlokk, village de pêcheur avec ses bateaux colorés

Nous méritons bien un bon bain dans la piscine, après la frustration de n’avoir pas eu le temps de nous jeter à l’eau dans la superbe mer des grottes bleues, dans laquelle d’ailleurs il y avait plein de baigneurs, parmi lesquels des enfants osant sauter de très haut, à partir des montagnes escarpées. Après le whirlpool, un bon massage au spa !

Revigorés, nous ne voulons pas abandonner ce pays qui nous a conquis… une dernière sortie avant que le bateau parte à 10:00 du soir. Nous allons à pied au front de mer de La Valette et, parmi les nombreux restaurants, nous choisissons le Marina Club. Choix heureux ! Une salade caprese pour commencer, suivi d’un steak de 1.3 kg à partager ! Un régal !!! Et la vue de La Valette en face de nous est enchanteresse.

De retour au bateau, nous avons le temps d’assister au dernier spectacle du jour présenté par la troupe de Constellation. Une opérette autour d’une histoire de mariage appelée « Land of Make Believe ». La musique est merveilleuse, les danseurs extraordinaires!

Journée mémorable ! Relaxante ! Journée de découverte ! Encore une merveilleuse journée !!!

Le mardi 18 juillet 2017 – La Valette (ou plus simplement Valletta) et M’dina, Malte

J’ai encore un aveu à faire : il y a un mois, j’aurais été perdue en entendant parler de La Valette et de M’dina. Je n’aurais su où situer ces villes que j’ai visitées aujourd’hui avec tant de plaisir !

La vue, que j’ai de Valletta à partir du balcon attenant à ma chambre (1132) sur le bateau Constellation de Celebrity Cruises, est simplement superbe. La Valette est une ville monochrome ceinturée par ses murs de fortification. Elle porte le nom de son fondateur français, Jean de Valette (1494 — 1568), grand maître de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem de 1557 à sa mort.

Republic Street à La Valette
Jardins de Barrakka, Malte

Une excursion achetée à partir du bateau nous fait entrer à La Valette, à travers le grand portique ouvert conçu et exécuté par l’architecte Renzo Piano de 2011 à 2014. Renzo Piano est cet architecte italien qui a construit à Paris, Beaubourg le centre Georges Pompidou, œuvre très moderne qui n’a pas eu l’approbation générale du public. À La Valette, il a exécuté la cinquième reconstruction de la porte d’accès à la ville. La première datait du XVIe siècle.

Le majestueux portique conçu par Renzo Piano pour entrer à Valleta est à ciel ouvert, une sorte de brèche dans les remparts de la ville. Il amène sur Republic Street où l’on peut voir tout de suite à droite le très beau bâtiment du parlement maltais, également construit par Renzo Piano. Il s’intègre parfaitement au reste de cette ville emmurée. Tout près, le théâtre en plein air, appelé Pjazza Teatru Rjal, a été construit en utilisant les ruines de l’opéra royal, encore une belle réalisation de Renzo Piano.

La promenade dans la ville est agréable. Les petites rues perpendiculaires à la grande rue principale permettent de voir la mer qui baigne les deux côtés de la ville. L’étroitesse de ces rues leur permet d’être ombragées presque toute la journée et de servir de couloir à la brise marine parvenant ainsi jusqu’à la large artère principale de la ville. Aux intersections de rues à La Valette, il fait frais.

Nous nous rendons aux jardins de Barrakka, d’où nous admirons la belle vue sur la mer, ses ports, la ville et le grand bateau Constellation de Celebrity Cruises qui nous offre logement confortable et nourriture depuis quelques jours.

Jardins de Barrakka, Malte
Belle vue sur la mer, ses ports et la ville à partir des jardins de Barrakka, Malte

Nous allons ensuite à la Cathédrale de Saint-Jean-Baptiste, l’église des Chevaliers de Malte. Construite aussi au XVIe siècle, l’église est époustouflante de détails, de beauté ! Je n’ai jamais vu autant de richesse dans une église: les plafonds peints et travaillés, les murs sculptés avec des applications de lettres d’or, les parquets aux magnifiques plaques de marbre incrustées de dessins et d’inscriptions, les autels ! Une merveille ! Dans cette église, je peux admirer un chef d’œuvre du grand maître Caravage peint en 1608 : la décollation de Saint-Jean-Baptiste. Le jeu de lumière dans ce tableau est impressionnant. L’effet de contraste est l’élément central de l’œuvre de Caravage. C’est devant cet immense tableau que notre guide m’apprend l’histoire de ce grand talent, devenu chevalier de Malte, alors qu’il avait tous les vices : alcoolique, bambocheur, et même assassin. L’archevêque de Malte, impressionné par son talent de peintre, a malgré tout voulu l’intégrer à l’ordre des chevaliers de Malte. Il ne pouvait le faire sans la permission du Pape à qui il devait adresser une requête. Il le fit en insistant sur le talent du bénéficiaire et en omettant son nom. Et c’est ainsi que Caravage put devenir un Chevalier de Malte. À mon avis, en cours de catéchisme, cette histoire devrait être racontée et donnée comme un exemple pour expliquer le péché par omission.

Intérieur de la Cathédrale de Saint-Jean-Baptiste, Malte.

Nous avons soif et le guide est fier de retourner avec nous au jardin de Barracca, où il nous encourage à acheter dans un kiosque un Kinnie, boisson locale aux oranges amères, très rafraîchissante et désaltérante.

Nous prenons ensuite le bus pour aller visiter le site archéologique de Tarxien qui date de la période préhistorique, six mille ans av. J.-C. Je suis toujours émerveillée par le travail des archéologues : travail de patience et d’analyse. Vu qu’il n’y a pas de document écrit, ils doivent analyser et comprendre chaque pièce trouvée pour retracer l’histoire et la manière de vivre au temps de ces objets. Nous visitons les multiples temples de Tarxien. Je salue l’intelligence des archéologues qui ont pu découvrir tout cela et comprendre qu’il s’agissait de temples.

Au site archéologique de Tarxien
Temples de Tarxien

Après, nous partons pour M’dina, également appelée la “ville du silence”, ce qui se comprend puisqu’elle ne compte que 400 habitants. Super bien conservée et entretenue, M’dina est comme Valletta une ville emmurée. Mais elle est elle-même située au centre de l’île de Malte, au haut d’une montagne rocheuse.

M’dina vue de loin

Il est difficile de suivre l’histoire mouvementée de M’dina. Fondée par les Phéniciens, Mdina a été occupée par les Arabes, puis les Normands. La ville s’est ensuite rattachée à la couronne d’Espagne. Plus tard, Napoléon prend le contrôle de la ville. Quand commence un soulèvement populaire, les Maltais font appel aux Anglais qui conquièrent alors le pouvoir de l’île et chassent les Français.

Entrée de la ville de M’dina

Notre guide, aujourd’hui, n’est pas de première jeunesse, mais il nous communique son enthousiasme débordant vis-à-vis de cette ville. Il s’amuse à nous perdre dans les petites artères de M’dina, vrai labyrinthe. Il nous attend au fond de couloirs d’où il nous explique, lorsque nous le retrouvons, comment l’envahisseur aurait été pris dans une embuscade!

À Malte, il fait chaud et il ne neige jamais, nous dit-il. Il y a deux saisons : l’été et l’automne. Les artères étroites de M’dina ont un double avantage : lorsqu’il fait très chaud et que le soleil tape très fort, comme aujourd’hui, elles procurent de l’ombre, et quand il fait plus frais, elles cassent les vents.

Nous allons visiter la belle église Saint-Paul, posée sur une agréable place où se trouvent des petits cafés. Les parquets en marbre, du même genre que ceux de la Cathédrale de Saint-Jean-Baptiste à La Valette, me fascinent une fois de plus.

Nous passons à côté du seul hôtel placé à l’intérieur des remparts de M’dina: The Xara Palace Hôtel, exploité dans un superbe palais du XVII siècle. Je suis émue de voir que c’est un Relais et Château. Je pense à mon père, décédé le mois dernier, qui a géré son hôtel, l’Hotel Splendid, à Port-au-Prince, à Haïti avec beaucoup d’amour et qui l’avait affilié à la chaîne Relais et Châteaux.

Nous nous rendons sur un des remparts de la ville qui offre une vue remarquable de l’île de Malte. Nous voyons Valletta à l’arrière-plan, différents villages et des prairies à la terre et aux plantations offrant toutes sortes de teintes chaudes : jaune, miel, caramel, beige, blanc cassé. Les constructions à Malte se font toutes à partir de la pierre calcaire locale qui change de teinte avec les années. C’est beau de contempler ainsi une grande partie de cette île de Malte !

Malte, avec ses 316 km2, est le plus petit état de l’Union européenne, mais après une journée à visiter La Valette et M’dina, je comprends qu’elle soit devenue une grande destination touristique.

De retour au bateau, nous nous rendons à un spectacle plein d’humour : Goronwy Thom, humoriste, jongleur, communie avec son public et le fait rire de bon cœur. Je suis émerveillée de sa vivacité d’esprit, de sa capacité de provoquer tant de rires avec des blagues anodines accompagnées d’un jonglage ininterrompu. Gorownwy Thom est vraiment bourré d’énergie et de talent.

Le lundi 17 juillet 2017 – En pleine mer

Pas la peine de se réveiller de bonne heure ce matin, puisque nous n’avons nulle part où aller. La journée se passera sur le bateau en haute mer.

Dans notre chambre, hier soir, nous avons reçu une assiette de fruits qui nous sert de petit déjeuner aujourd’hui. C’est bien agréable de ne pas avoir d’heure à respecter et de pouvoir laisser notre chambre à onze heures du matin.

Il serait relaxant de passer un moment au spa pour une vraie détente. Mais quand nous y allons, nous constatons que nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée : il n’y a plus de disponibilité pour la journée.

Un tour dans les magasins du bateau que nous n’avons pas encore vus. Ma belle fille travaille pour Starboard, la compagnie qui alimente les bateaux de croisière en parfums et autres marchandises pour leurs magasins. Alejandra est au département de parfumerie. J’aime beaucoup la devise « Petit à petit, l’oiseau fait son nid ». Inspirée par elle, je m’achète un parfum voulant augmenter, même de manière infime, les chiffres du département parfumerie de Starboard et je souris à cette idée.

Nous allons ensuite déjeuner au Restaurant San Marino. Adrien et moi choisissons les mêmes plats : bœuf et poulet setai, comme entrée, et, comme plat principal, du porc fumé avec purée de petit pois et chou. Je retiens la purée de petits pois pour accompagner le porc. Je me promets d’en faire à la maison.

Il y a une journée à remplir et la piscine est une bonne idée, d’autant plus que la température s’y prête. Il fait chaud. Sur la terrasse des piscines, nous trouvons deux chaises longues disponibles et pas trop exposées au soleil. Entre un moment dans la grande piscine froide et le Whirlpool, je lis avec plaisir « A Man called Ove » de Fredrick Blackman. Parfaite lecture pour des vacances. Ce livre est léger, mais riche en émotion : je ris et pleure en découvrant Ove qui, sous une apparence rébarbative, est un amour. Son interaction avec les gens qu’il rencontre est touchante et il est bon de sourire si souvent des réactions d’Ove, qui tient à maintenir ordre et discipline autour de lui et dans son quartier. J’ai apprécié que l’auteur arrive à faire aimer Ove en dépit de son fichu caractère !

Je ne suis pas œnologue, mais j’aime le bon vin. Avant le dîner, nous nous rendons dans un bar et nous dégustons un verre de Freemark Abbey Napa Valley Cabernet Sauvignon 2012. Tout simplement délicieux ! J’aimerais bien avoir un vocabulaire plus sophistiqué et mieux approprié pour une boisson que j’ai tant appréciée.

Tout compte fait, la journée en haute mer sur le chemin de Kotor, du Monténégro jusqu’à La Valette à Malte, est relaxante et bien plus agréable que je ne le pensais.

Le dimanche 16 juillet 2017 – Kotor et Budva, Monténégro

« Avoue-le ! Avoue-le ! » disait Stephie sur un ton impératif, quand elle était petite et qu’elle attendait une réponse à l’une de ses questions.

Eh bien, Stephie, aujourd’hui, je l’avoue : Kotor, ville du Monténégro, est un point d’arrêt de notre croisière et je n’en savais rien ! Il m’a fallu me renseigner avant de partir et j’appris ainsi qu’avec sa superficie de 14,000 km2, le Monténégro est la plus petite des six républiques indépendantes issues de la Yougoslavie. Sa capitale, Podgorica, située au centre-sud du pays, n’est pas son point le plus touristique.

Baie de Kotor où la mer s’enfonce de plusieurs kilomètres dans les terres

Je suis entrée en bateau, aujourd’hui, dans la magnifique baie de Kotor, où la mer s’enfonce de plusieurs kilomètres dans les terres. C’est le fjord le plus profond de la Mer Adriatique. La vue de ce fjord entourée de montagnes rocailleuses est spectaculaire. Les eaux n’y sont pas assez profondes pour permettre à notre immense bateau de croisière d’arriver jusqu’à la terre. Il nous faut donc prendre un plus petit bateau pour arriver à Kotor, où notre guide nous attend.

Notre guide est de très grande taille, pleine de bonne humeur et d’humour. D’emblée, elle nous apprend que les Monténégrins sont les plus grands d’Europe et que nous en avons la preuve avec elle. « Ce sont aussi les plus paresseux, nous dit-elle, et ils se moquent des nombreuses blagues faites à ce sujet ! » Cela leur convient bien, car ce peu d’attrait pour le travail leur permet d’avoir une des plus longues espérances de vie de l’Europe. Ils ne prennent pas la vie très au sérieux et prennent des décisions qui leur facilitent la vie.

« Vous revenez de la Croatie, ajoute-t-elle, pays qui fait partie de l’Union européenne, et vous avez noté que le Kuna est leur monnaie. Le Monténégro ne fait pas encore partie de l’Union européenne, mais c’est l’Euro, notre monnaie. C’était juste plus simple et plus pratique. »

La promenade est belle pour arriver à Budva

La promenade est belle pour arriver à Budva, entourée de murs construits par les Vénitiens, et première ville côtière du Monténégro que nos visitons. Budva est connue pour ses belles plages et sa vie nocturne. La Riviera de Budva est le point qui attire le plus de touristes au Monténégro. Budva a 2,500 ans ! Cette jolie ville est donc une des plus anciennes de la côte Adriatique. Adrien et moi nous y arrêtons pour un café au charmant Café Casper, Cara Dusana 10, Stari Grad, Budva. Le décor en plein air est agréable et, malgré la chaleur, nous commandons à 11 heures du matin un Aperol Spritz, cette boisson alcoolisée amère au beau coloris orange et qui se laisse facilement boire. Nous rions de nous être déjà laissés influencer par la nonchalance monténégrine.

Budva, Monténégro

Le Monténégro est aussi un pays très montagneux avec de nombreuses stations de ski. On y compte 5 grands parcs nationaux qui couvrent 10 % du territoire national: ceux-ci, avec leurs rivières, leurs pics, leurs lacs et leurs gorges, sont bien protégés. Mais nous autres, nous ferons les côtes, alors il faudra revenir pour voir les parcs nationaux !

Les rues sinueuses rendent le retour à Kotor fatigant. Mais la visite de cette ville, également fortifiée et déclarée patrimoine culturel de l’UNESCO, est intéressante. Ses murs médiévaux, également construits par les Vénitiens, montent dans les montagnes. C’est impressionnant. J’admire les touristes qui choisissent le tour qui leur fait longer les murs : dans cette chaleur, l’idée seulement de grimper ces pentes abruptes me fatigue. La population de Kotor est de 13,500 habitants.

Kotor, Monténégro

Nous avons commencé nos visites à 8:30 du matin. Il est normal que nous ayons faim à 2:30 de l’après-midi, surtout quand, dans la ville, nous passons devant plein de restaurants sympathiques. Nous en choisissons un bien protégé du soleil. La cuisine a une forte influence italienne, la preuve est que je commande des moules et Adrien, des pâtes.

Il nous faut retourner au bateau. La dernière navette laissera Kotor à 5:15 pm. Il fait très chaud. Heureusement, sur le quai d’embarquement, Celebrity Cruise a un point de distribution d’eau fraîche et de serviettes propres et imbibées d’eau pour se rafraîchir.

Chaleur, routes sinueuses, traversée dans le fjord ont eu raison de moi. J’arrive au bateau exténuée et avec un peu de nausée. Dire que je n’ai même pas essayé un Rakija, boisson nationale qui a une teneur en alcool allant de 40 % à 80 % et qui est offerte à tout visiteur, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, sans oublier que l’hôte en consomme régulièrement. Comment me sentirais-je si j’avais été invitée à boire cette boisson ?!

Je me laisse aller à une sieste, d’autant que la soirée sur le bateau est déclarée soirée chic. À l’heure du dîner, je me sens encore fatiguée et suis plutôt exaspérée d’avoir à me mettre en tenue de soirée pour aller manger quelque chose. Au restaurant Blue, nous sommes accueillis gentiment par Valentina qui nous appelle par notre nom : Monsieur et Madame Castera. Dans les grands hôtels, ceci a toujours le don de m’impressionner. Pour la première soirée chic du bateau, l’élégance des gens est remarquable. Les femmes portent leur plus belle robe et les hommes leur costume d’apparat.

Après la croisière, Adrien et moi allons en Slovénie, au mariage de notre nièce Cloé. Il n’est pas question que je porte ma belle robe de soirée, réservée pour le mariage, avant ce grand événement. Mon plus grand chic sera pour Cloé et Geoffrey ! Ma robe de dentelle bleu marine avec mon long collier de perles sera mon uniforme pour les soirées chics du bateau. Dommage si je m’en lasse et Adrien aussi.

Malgré ma grande fatigue, je ne veux pas rater le spectacle de Lorraine Brown, chanteuse anglaise, dont on nous a vanté les talents. À 9:15 pm, nous voilà au théâtre savourant cette artiste accomplie. Sympathique, la voix puissante, un répertoire intéressant, elle nous fait finir la journée en beauté.