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Le mardi 18 juillet 2017 – La Valette (ou plus simplement Valletta) et M’dina, Malte

J’ai encore un aveu à faire : il y a un mois, j’aurais été perdue en entendant parler de La Valette et de M’dina. Je n’aurais su où situer ces villes que j’ai visitées aujourd’hui avec tant de plaisir !

La vue, que j’ai de Valletta à partir du balcon attenant à ma chambre (1132) sur le bateau Constellation de Celebrity Cruises, est simplement superbe. La Valette est une ville monochrome ceinturée par ses murs de fortification. Elle porte le nom de son fondateur français, Jean de Valette (1494 — 1568), grand maître de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem de 1557 à sa mort.

Republic Street à La Valette
Jardins de Barrakka, Malte

Une excursion achetée à partir du bateau nous fait entrer à La Valette, à travers le grand portique ouvert conçu et exécuté par l’architecte Renzo Piano de 2011 à 2014. Renzo Piano est cet architecte italien qui a construit à Paris, Beaubourg le centre Georges Pompidou, œuvre très moderne qui n’a pas eu l’approbation générale du public. À La Valette, il a exécuté la cinquième reconstruction de la porte d’accès à la ville. La première datait du XVIe siècle.

Le majestueux portique conçu par Renzo Piano pour entrer à Valleta est à ciel ouvert, une sorte de brèche dans les remparts de la ville. Il amène sur Republic Street où l’on peut voir tout de suite à droite le très beau bâtiment du parlement maltais, également construit par Renzo Piano. Il s’intègre parfaitement au reste de cette ville emmurée. Tout près, le théâtre en plein air, appelé Pjazza Teatru Rjal, a été construit en utilisant les ruines de l’opéra royal, encore une belle réalisation de Renzo Piano.

La promenade dans la ville est agréable. Les petites rues perpendiculaires à la grande rue principale permettent de voir la mer qui baigne les deux côtés de la ville. L’étroitesse de ces rues leur permet d’être ombragées presque toute la journée et de servir de couloir à la brise marine parvenant ainsi jusqu’à la large artère principale de la ville. Aux intersections de rues à La Valette, il fait frais.

Nous nous rendons aux jardins de Barrakka, d’où nous admirons la belle vue sur la mer, ses ports, la ville et le grand bateau Constellation de Celebrity Cruises qui nous offre logement confortable et nourriture depuis quelques jours.

Jardins de Barrakka, Malte
Belle vue sur la mer, ses ports et la ville à partir des jardins de Barrakka, Malte

Nous allons ensuite à la Cathédrale de Saint-Jean-Baptiste, l’église des Chevaliers de Malte. Construite aussi au XVIe siècle, l’église est époustouflante de détails, de beauté ! Je n’ai jamais vu autant de richesse dans une église: les plafonds peints et travaillés, les murs sculptés avec des applications de lettres d’or, les parquets aux magnifiques plaques de marbre incrustées de dessins et d’inscriptions, les autels ! Une merveille ! Dans cette église, je peux admirer un chef d’œuvre du grand maître Caravage peint en 1608 : la décollation de Saint-Jean-Baptiste. Le jeu de lumière dans ce tableau est impressionnant. L’effet de contraste est l’élément central de l’œuvre de Caravage. C’est devant cet immense tableau que notre guide m’apprend l’histoire de ce grand talent, devenu chevalier de Malte, alors qu’il avait tous les vices : alcoolique, bambocheur, et même assassin. L’archevêque de Malte, impressionné par son talent de peintre, a malgré tout voulu l’intégrer à l’ordre des chevaliers de Malte. Il ne pouvait le faire sans la permission du Pape à qui il devait adresser une requête. Il le fit en insistant sur le talent du bénéficiaire et en omettant son nom. Et c’est ainsi que Caravage put devenir un Chevalier de Malte. À mon avis, en cours de catéchisme, cette histoire devrait être racontée et donnée comme un exemple pour expliquer le péché par omission.

Intérieur de la Cathédrale de Saint-Jean-Baptiste, Malte.

Nous avons soif et le guide est fier de retourner avec nous au jardin de Barracca, où il nous encourage à acheter dans un kiosque un Kinnie, boisson locale aux oranges amères, très rafraîchissante et désaltérante.

Nous prenons ensuite le bus pour aller visiter le site archéologique de Tarxien qui date de la période préhistorique, six mille ans av. J.-C. Je suis toujours émerveillée par le travail des archéologues : travail de patience et d’analyse. Vu qu’il n’y a pas de document écrit, ils doivent analyser et comprendre chaque pièce trouvée pour retracer l’histoire et la manière de vivre au temps de ces objets. Nous visitons les multiples temples de Tarxien. Je salue l’intelligence des archéologues qui ont pu découvrir tout cela et comprendre qu’il s’agissait de temples.

Au site archéologique de Tarxien
Temples de Tarxien

Après, nous partons pour M’dina, également appelée la “ville du silence”, ce qui se comprend puisqu’elle ne compte que 400 habitants. Super bien conservée et entretenue, M’dina est comme Valletta une ville emmurée. Mais elle est elle-même située au centre de l’île de Malte, au haut d’une montagne rocheuse.

M’dina vue de loin

Il est difficile de suivre l’histoire mouvementée de M’dina. Fondée par les Phéniciens, Mdina a été occupée par les Arabes, puis les Normands. La ville s’est ensuite rattachée à la couronne d’Espagne. Plus tard, Napoléon prend le contrôle de la ville. Quand commence un soulèvement populaire, les Maltais font appel aux Anglais qui conquièrent alors le pouvoir de l’île et chassent les Français.

Entrée de la ville de M’dina

Notre guide, aujourd’hui, n’est pas de première jeunesse, mais il nous communique son enthousiasme débordant vis-à-vis de cette ville. Il s’amuse à nous perdre dans les petites artères de M’dina, vrai labyrinthe. Il nous attend au fond de couloirs d’où il nous explique, lorsque nous le retrouvons, comment l’envahisseur aurait été pris dans une embuscade!

À Malte, il fait chaud et il ne neige jamais, nous dit-il. Il y a deux saisons : l’été et l’automne. Les artères étroites de M’dina ont un double avantage : lorsqu’il fait très chaud et que le soleil tape très fort, comme aujourd’hui, elles procurent de l’ombre, et quand il fait plus frais, elles cassent les vents.

Nous allons visiter la belle église Saint-Paul, posée sur une agréable place où se trouvent des petits cafés. Les parquets en marbre, du même genre que ceux de la Cathédrale de Saint-Jean-Baptiste à La Valette, me fascinent une fois de plus.

Nous passons à côté du seul hôtel placé à l’intérieur des remparts de M’dina: The Xara Palace Hôtel, exploité dans un superbe palais du XVII siècle. Je suis émue de voir que c’est un Relais et Château. Je pense à mon père, décédé le mois dernier, qui a géré son hôtel, l’Hotel Splendid, à Port-au-Prince, à Haïti avec beaucoup d’amour et qui l’avait affilié à la chaîne Relais et Châteaux.

Nous nous rendons sur un des remparts de la ville qui offre une vue remarquable de l’île de Malte. Nous voyons Valletta à l’arrière-plan, différents villages et des prairies à la terre et aux plantations offrant toutes sortes de teintes chaudes : jaune, miel, caramel, beige, blanc cassé. Les constructions à Malte se font toutes à partir de la pierre calcaire locale qui change de teinte avec les années. C’est beau de contempler ainsi une grande partie de cette île de Malte !

Malte, avec ses 316 km2, est le plus petit état de l’Union européenne, mais après une journée à visiter La Valette et M’dina, je comprends qu’elle soit devenue une grande destination touristique.

De retour au bateau, nous nous rendons à un spectacle plein d’humour : Goronwy Thom, humoriste, jongleur, communie avec son public et le fait rire de bon cœur. Je suis émerveillée de sa vivacité d’esprit, de sa capacité de provoquer tant de rires avec des blagues anodines accompagnées d’un jonglage ininterrompu. Gorownwy Thom est vraiment bourré d’énergie et de talent.